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Comment expliquer l'escalade des tensions entre l'Iran et Israël ? Géopolitcus te décrypte la situation.
Contrôle du nucléaire iranien par l'accord de Vienne
Depuis près de trente ans, le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, parle de l’Iran comme d’une « menace existentielle ». Par cette expression, il veut convaincre les opinions publiques internationales que si l’Iran parvenait à se doter de l’arme nucléaire, il pourrait détruire Israël. Pourtant, enjuillet 2015, l’Iran a accepté de signer, l’accord de Vienne avec les cinq membres permanents du Conseil de sécurité (États-Unis, Royaume-Uni, Russie, Chine et France), l’Allemagne et l’Union européenne. Par ce traité, l’Iran accepte de ne pas produire d’armes nucléaires et d’être régulièrement contrôlé par l’Agence internationale de l’énergie atomique (l'AIEA), une institution de l’ONU. En échange, une levée graduelle des sanctions économiques qui frappent le pays, depuis la révolution iranienne de 1979, est promise à Téhéran. Les inspections qui se succèdent au cours des années suivantes concluent au respect scrupuleux de leurs engagements par les autorités de Téhéran.
Mais en 2018, Donald Trump annonce le retrait unilatéral de l’accord de Vienne et réactive les sanctions à l’encontre de l’Iran. Les responsables iraniens espèrent que les Européens se désolidarisent des États-Unis. En vain. En 2019, l’Iran, ne se considérant plus lié par l’accord de Vienne, reprend l’enrichissement de l’uranium à des fins civiles. Les experts de l’AIEA admettent ne pas avoir accès à toutes les données mais continuent à prôner une solution diplomatique. Selon eux, à ce jour, les responsables iraniens n’auraient pas décidé de procéder à la construction d’une arme nucléaire. C’est pourquoi, les déclarations de Benjamin Netanyahou évoquant l’existence réelle d’une menace nucléaire imminente sont inexactes.
Bombardements d'Israël sur l'Iran et ses conséquences
En déclenchant les bombardements sur l’Iran, le 13 juin 2025, Benjamin Netanyahou est dans une logique de guerre préventive, contraire aux principes du droit international. Quelles sont les raisons d’une telle décision ? Pour Benjamin Netanyahou, il s’agit de :
• stopper les négociations en cours entre les États-Unis et l’Iran, planifié pour le 15 juin 2025. L’objectif était de parvenir à un meilleur contrôle de l’enrichissement d’uranium iranien et de ses lieux de stockage.
• stopper l’initiative franco-saoudienne, prévue dans le cadre de l’ONU à New York le 18 juin, visant la reconnaissance hypothétique de l’État de Palestine.
Les probabilités de réussite de ces deux processus étaient certes réduites, mais c’était visiblement encore trop pour Benyamin Netanyahou, qui privilégie l’utilisation de la force militaire. Pendant ce temps, les massacres se poursuivent à Gaza où la situation empire chaque jour pour la population.
► Par la multiplication de ses opérations militaires, Israël apparaît dans la région comme un État déstabilisateur. L'appui apporté par les États-Unis, notamment par les bombardements du 22 juin 2025, confirme le soutien indéfectible à Israël.
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