Les Pervers Narcissiques en couple (1). Un Temps Pour Notre Couple par Sophie CALDIER La Rochelle.

Bonjour, le thème d’UN TEMPS POUR NOTRE COUPLE aujourd’hui sera :
Les pervers narcissiques dans le couple (1)
Je vous laisse écouter, puis vous pourrez prendre le temps d’échanger entre vous.

Suite à plusieurs entretiens avec des patients au cabinet, j'ai décidé de faire un petit topo sur les pervers narcissiques. Même si j’emploie le masculin, les femmes peuvent bien sûr aussi être pervers narcissiques.

Donc le pervers narcissique structurellement accompli utilise soit le lien familial, professionnel ou amoureux pour assujettir l'autre.
Il est froid intérieurement, ne connait pas la culpabilité et n'hésite pas à culpabiliser les autres.
Extérieurement, il est aimable et peut feindre la compassion et la sympathie.
Il ne prend jamais en compte les besoins et les sentiments des autres, sauf pour s'en servir, manipuler sa victime, l’isoler et l'amener à faire ce qu'il veut. Il est égocentrique, exige de l'autre la perfection.
C'est aussi un menteur. Il peut mettre en avant des raisons apparemment très logiques pour justifier ses passages à l'acte, il peut être jaloux et infidèle.
Il ne supporte pas la critique mais critiques sans cesse. Pour se revaloriser, il se nourrit de l'image de sa victime : plus il la dévalorise, plus il se sent fort. Qu'il ressente une angoisse et, rapidement, cette angoisse habite l'autre. Par des mécanismes que nous allons étudier, il fait porter aux autres ce qui devrait être sa rage, ses peurs et sa culpabilité, autant dire sa folie.
Or, si le pervers narcissique accompli existe, il faut savoir que nous avons tous à certains moments des fonctionnements pervers narcissiques. Le principal est d’en prendre conscience et de rectifier le tir.

Le pervers et ses pulsions.
Le premier mécanisme employé par le pervers est le passage à l'acte.

Le déni : « qui aime bien châtie bien. »
Le déni est un mécanisme de protection du psychisme qui oblige au refus de la réalité.
Comme le déni ne suffit pas, le pervers projette dans l'autre ce qui serait sa culpabilité en le culpabilisant. Le pervers doit aussi se couper en 2, garder sa bonne image, projeter vers l'extérieur sa part mauvaise et la faire porter par un autre.
C’est ce qu’on appelle clivage et identification projective.

La communication paradoxale.
En perdant son souffre-douleur dans un dédale d'informations contradictoires, il l’empêchera de prendre de la distance, de penser et de réagir sainement.

Fragilité narcissique.
Le pervers narcissique, souvent à l'instar de sa victime, souffre d'une faille narcissique, c'est-à-dire d'un manque de confiance en lui et en son image.

Le pervers : un enfant dans un corps d’adulte.
Le pervers ne s’est pas totalement structuré, il a conservé une structure infantile. C'est un enfant qui ne supporte pas d'être pris en défaut, il ne supporte pas le conflit intérieur et, dès qu'il en rencontre un, il le projette dans l'autre.

Culpabilité et angoisse d’abandon.
Si l'autre venait à disparaître, le pervers entrerait dans une angoisse terrible, comme si l'autre partait avec une part de lui.
Le pervers narcissique n'arrive pas à trouver ses limites. Il sera par conséquent facilement débordé par ses pulsions. Il recherche donc constamment à vérifier son pouvoir et reste porteur d'une angoisse massive d'abandon.

L’origine du besoin de pouvoir.
L’enfant s’est senti abandonné par sa mère au profit du père. Cet « autre » possède quelque chose que l’enfant ne possède pas. Cet autre que la mère va rejoindre sera à la fois admiré et haï. Si ce père est écrasant, inaccessible ou vacillant, ou si la mère ne lui permet pas de s’émanciper, l’enfant risque de régresser à un état antérieur, s’en retourner vers sa mère et ne pas dépasser l’Œdipe. Par ses injonctions, le pervers narcissique prend le pouvoir en castrant l’image du père ou de ses équivalents sociaux.

Le deuil impossible.
Pour éviter l’angoisse de séparation, apparentée au deuil, qui pourrait se produire s’il était quitté, le pervers narcissique ne peut investir bien longtemps sa victime en tant que sujet, elle doit devenir objet.

Les pathologies du deuil.
Le pervers narcissique évoluerait entre le déni et la colère. Il dévalorise son partenaire mais le retient en même temps.

Pour travailler ce thème, je me suis fortement inspirée du livre : « Les Pervers Narcissiques : qui sont-ils ? Comment fonctionnent-ils ? Comment leur échapper ? » de Jean-Charles BOUCHOUX.

Pour ma partie, c’est fini !
A vous d’échanger maintenant, de prendre le temps de commenter ce que vous avez entendu, en donnant à tour de rôle votre point de vue et en écoutant celui de l’autre.

C'était Un temps Pour Notre Couple avec Sophie CALDIER, Thérapeute de couple, Psychologue clinicienne et Sexothérapeute. Je vous souhaite une belle journée. A très bientôt pour de nouveaux sujets.