Tchaikovsky - Violin Concerto Op.35 / New Mastering (Century's rec.: Yehudi Menuhin, Ferenc Fricsay)

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Pyotr Ilyich Tchaikovsky (1840-1893) Violin Concerto in D, Op.35
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00:00 Allegro moderato
17:17 Andante
24:01 Allegro vivace

Violin: Yehudi Menuhin
Sinfonie Orchester RIAS Berlin
Conductor: Ferenc Fricsay
Recorded in 1949
New mastering in 2022 by AB for CMRR
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Dans le "Jules César" de Shakespeare, Marc Antoine nous rappelle : "le mal que font les hommes vit après eux".

Dans le monde de la musique, cela est particulièrement vrai pour les critiques. La critique peut-être la plus inexacte de toute l'histoire de la musique - et certainement la plus intempestive - est la célèbre dans laquelle le critique viennois Eduard Hanslick, couvrant la première du Concerto pour violon de Tchaïkovski, a écrit qu'elle "nous apporte pour la première fois l'horrible idée qu'il peut y avoir de la musique qui pue à l'oreille".

Lorsque cette absurdité immortelle est apparue sur papier, fin 1881, le Concerto avait déjà quatre ans. Le célèbre artiste à qui il avait été dédié, Leopold Auer, ne l'avait pas encore joué et ne le jouerait jamais tel qu'il était écrit car, disait-il, il manquait de valeur intrinsèque et était, de plus, techniquement maladroit.

Tchaïkovski avait donc de bonnes raisons d'être déprimé par l'"échec" de cette œuvre à faire son chemin, que ce soit auprès de la presse ou du public. Il est d'autant plus blessé qu'il est lui-même très attaché à cette partition qui l'a "séduit" par sa beauté dès sa composition, lors d'un heureux été idyllique sur les bords du lac Léman en 1878.

Comme d'habitude dans ces affaires, le compositeur avait raison et les critiques avaient tort (Hanslick n'était pas le seul à condamner). Il ne faut pas longtemps pour que plusieurs des grands virtuoses du monde deviennent les champions du Concerto pour violon de Tchaïkovski. Le concerto pour violon a été la dernière oeuvre significative composé par Tchaikovsky pour cet instrument soliste. Il fut exécuté pour la première fois par Alexandre Brodsky en 1879 à Vienne.

L’idée du concerto pour violon est née dans l’esprit de Tchaikovsky après avoir pris connaissance de la Symphonie Espagnole de Lalo et après s’être souvenu des violons tziganes, qui l’avaient si souvent réjouit. Aujourd’hui, le concerto de Tchaikovsky est unanimement reconnu comme l’un des plus grands du genre au côté de celui de Beethoven, Brahms et Mendelssohn.

Comme la plupart des concertos, celui de Tchaïkovski est en trois mouvements. Le premier commence de manière contemplative et s'anime au fur et à mesure que l'instrument soliste se prépare à entrer avec le thème principal qui ressemble à une chanson. Le deuxième thème, tout aussi beau, est plutôt timide. Les deux sont élaborés de la manière la plus brillante qui soit. Le mouvement lent qui s'ensuit est exactement ce que son marquage implique - Canzonetta, une "petite chanson". Et le finale, par contraste, est un mouvement irrépressible et entêtant qui exige la plus incroyable virtuosité dans sa poursuite désormais précipitée, désormais assez langoureuse, de deux mélodies très russes. Aucun des deux ne gagne le dernier mot dans la pyrotechnie scintillante qui crépite comme un feu d'artifice au moment de la clôture.

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