Guy Debord (1/4) : L’art de déplaire

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Les Chemins de la philosophie
Émission diffusée le 10.04.2017
Par Adèle Van Reeth.

Unique, prophète, avant-gardiste: de Guy Debord, on ne sait que ce qu'il a bien voulu montrer. Comment façonne-t-il son propre mythe ? Et pourquoi nous méprise-t-il tant, nous,son public? Nous tissons les liens entre la vie et l'oeuvre de Guy Debord en compagnie de Vincent Kaufmann.

"Je n’ai pas, comme les autres, changé d’avis une ou plusieurs fois, avec le changement des temps; ce sont plutôt les temps qui ont changé selon mes avis. Il y a là de quoi déplaire aux contemporains".

Unique, prophète, avant-gardiste : de Guy Debord, on ne sait que ce qu'il a bien voulu montrer. Dans ses films, au cœur de ses écrits autobiographiques mais aussi théoriques, Debord parle toujours, au fond, de lui-même. Comment façonne-t-il son propre mythe ? Et pourquoi nous méprise-t-il tant, nous, son public ?

Texte du jour :

Guy Debord, Panégyrique tome 1, 1989, Quarto Gallimard p.1658

" Le temps trompeur nous dissimule ses traces, mais il passe, rapide » dit le poète Li Po, qui ajoute : « Vous gardez peut-être le caractère gai de la jeunesse — mais vos cheveux sont déjà tout blancs ; et à quoi bon vous plaindre ? » Je ne pense à me plaindre de rien, et certainement pas de la manière dont j’ai pu vivre.

Je veux d’autant moins en dissimuler les traces que je les sais exemplaires. Que quelqu’un entreprenne de dire ce qu’a été effectivement et précisément la vie qu’il a connue, cela a toujours été rare, à cause des nombreuses difficultés du sujet. Et cela sera peut-être encore plus précieux à présent, s’agissant d’une époque où tant de choses ont été changées, dans la surprenante vitesse des catastrophes ; époque dont on peut dire que presque tous les repères et mesures ont été soudainement emportés avec le terrain même où était édifiée l’ancienne société. […]

Rien n’est plus naturel que de considérer toutes choses à partir de soi, choisi comme centre du monde ; on se trouve par là capable de condamner le monde sans même vouloir entendre ses discours trompeurs. […] On s’étonnera peut-être que je semble implicitement me comparer, ici où là, sur quelque point de détail, à tel grand esprit du passé, ou simplement à des personnalités qui ont été remarquées historiquement. On aura tort. Je ne prétends ressembler à personne d’autre, et je crois aussi que l’époque présente est très peu comparable avec le passé."

Références musicales :
Boris Vian, Je bois
Horace Silver, Sweet Stuff
Jacques Marchais, La java des bons enfants, composé par Debord et mis en musique par Francis Lemonnier.

Intervenant :
Vincent Kaufmann : professeur à l’Université de St. Gall (Suisse), occupe la chaire Média et Culture à l’Institut du Management de la Communication et des Médias (MCM).

Bibliographie :
Vincent Kaufmann, Guy Debord : la révolution au service de la poésie, Fayard, 2001.
Guy Debord, Œuvres, Gallimard/Quarto, 2006

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