Des femmes dans l'hôtellerie de luxe

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Avec 9% de femmes dans des conseils d'administration et 8% de femmes dans les comités de direction, la Suisse se classe respectivement aux 42e et 56e rangs de la récente étude consacrée à la place des femmes aux postes clefs de l'économie dans le monde par le Peterson Institute et le cabinet Ernst & Young. Victimes de préjugés mais aussi d'habitudes héritées de décennies de monopole masculin sur les postes décisionnels et à responsabilités, les femmes peinent à accéder aux strates les plus élevées, aussi bien dans le secteur économique (privé comme public) que dans la sphère politique.

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Pourtant, certaines arrivent à décrocher des postes au sommet. Dirigeantes de banques, administratrices de grands groupes, élues cantonales ou nationales: celles qui «cassent les clichés» ouvrent la voie à d'autres et installent dans les esprits la présence d'une femme non plus comme une exception ou une curiosité, mais comme une alternative tout aussi valable (parfois moins, parfois plus) que celle d'un homme. Si certaines de ces réussites doivent avant tout à la ténacité de celle qui a gravi les échelons, parfois en faisant fi de l'adversité et des réflexes d'un autre âge, d'autres sont facilitées par des mesures mises en place par des entreprises ou des autorités publiques, ainsi que l'expliquent Elena Hainaut, responsable de marché Private & Wealth Management chez Crédit Suisse, Ariane de Rothschild, présidente du comité exécutif du Groupe Edmond de Rothschild, ou encore Jacqueline de Quattro, conseillère d'Etat du canton de Vaud.

Ariane de Rothschild, présidente du comité exécutif du groupe Edmond de Rothschild, souligne la nécessité d'adopter une culture plus ouverte face à l'échec. «L’échec est salutaire, dit-elle. Il ne faut pas avoir honte si on n'y arrive pas et réussir à passer par-dessus les critiques ».

Jacqueline de Quattro, ministre vaudoise du Territoire et de l'Environnement, a évoqué avec humour l'importance en politique d'avoir le sens de la répartie et de ne pas se laisser démonter par les critiques sexistes. Abordant l'importance d'avoir des sections féminines dans les partis politiques, elle a lancé avec encouragement: « je suis la seule femme conseillère d'Etat de droite en Romandie, j'aimerais avoir des collègues féminines pour me rejoindre ! »

Pour les femmes, la prise de parole au sein des cercles de décision, lorsqu'elles sont minoritaires, est si ce n'est un défi, du moins un art subtil. Pour Marina de Planta, avocate et membre du conseil d'administration du groupe Tamedia, ainsi que de celui d'Axa, «Il ne faut pas craindre de se lancer en pensant que les autres en savent dix fois plus, ne pas se sous-estimer ». Dès son jeune âge, poursuit-elle, une femme doit savoir prendre l'espace public, la parole.

Pour Aude Pugin, CEO d'Apco Technologies, « nous les femmes mettons la barre un peu haut. On ne se sent jamais assez spécialisées. Or des membres de conseils d'administration sont sollicités justement pour leur regard différent. Le parcours atypique est souvent une force. Il faut que les choses changent. J'ai envie de dire aux femmes qu'il faut qu'elles bougent, qu'elles prennent des initiatives »

Cependant, si ces parcours représentent un accomplissement pour celles qui sont aux postes clefs de l'économie ou de la politique suisse, le «pipeline» doit être alimenté. D'où l'intérêt de la part des entités, privées ou publiques, de soutenir les progressions de carrière des femmes dans le monde économique. Et ce, de l'entame d'un parcours jusqu'à l'accession aux postes les plus élevés. Dans un milieu comme l'hôtellerie où les femmes sont traditionnellement très présentes mais surtout dans les fonctions subalternes, certaines évolutions sont remarquables. Au Four Seasons Hotel Les Bergues à Genève, trois femmes témoignent et précisent leur parcours, en gravissant les échelons de ce milieu un à un.

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