Mésha et la Bible : Présentation de la stèle par Thomas Römer

Описание к видео Mésha et la Bible : Présentation de la stèle par Thomas Römer

Il y a 150 ans, en 1868, un missionnaire alsacien du nom de Klein découvrit dans le pays de l’ancien Royaume de Moab, la Jordanie actuelle, une stèle en basalte noir d’une hauteur d’environ 120 centimètres. Cette découverte fit beaucoup de bruit et les Bédouins, pris dans des négociations tendues avec les Européens, et imaginant peut-être aussi qu’un trésor se trouvait à l’intérieur, allèrent jusqu’à détruire la stèle. Évidemment, il n’y avait rien ; mais la magnifique stèle avait été brisée. C’est grâce à la perspicacité de Charles Clermont-Ganneau, qui deviendra plus tard professeur du Collège de France, que cette stèle a pu être reconstruite. Il avait demandé à des émissaires d’en réaliser un estampage qui a ensuite permis, comme dans un jeu de puzzle, de recoller presque tous les morceaux.

Pourquoi cette stèle est-elle si importante ? Elle date du IXe siècle avant l’ère chrétienne et contient la première mention des quatre lettres du dieu d’Israël (souvent prononcé Yahvé) en dehors de la Bible. Elle est écrite dans une écriture alphabétique et mentionne des événements qui sont aussi relatés, quoique de manière très différente, dans le texte biblique.

Avec la participation exceptionnelle du musée du Louvre, grâce au concours du musée Bible et Terre Sainte (Institut Catholique de Paris), du musée national de Beyrouth, de l’Académie des inscriptions et belles-lettres, du Service historique de la Défense et de la Société française d’histoire du protestantisme, le projet scientifique et culturel de l’exposition consiste à mettre en valeur l’importance de la stèle de Mésha sur trois plans.

Tout d’abord, il s’agit de situer cette découverte dans le contexte des débuts de l’archéologie du Levant pour laquelle elle fut un événement fondateur. L’exposition retrace la découverte, la destruction et la reconstitution de la stèle grâce à l’implication de Charles Clermont-Ganneau. On peut notamment y découvrir une réplique de la fameuse stèle exposée au musée du Louvre et surtout l’estampage original, accessible au grand public pour la première fois depuis le milieu du siècle dernier. L’exposition montre ensuite la place centrale de la stèle pour l’étude des écritures du Levant ancien et l’histoire de l’alphabet. On y découvre différents exemples d’écritures alphabétiques anciennes. Un atelier permet aussi de se confronter plus directement à elles.

Enfin, l’exposition explique l’importance de ce monument pour les études bibliques. En effet, la stèle présente une vision de l’intervention du dieu tutélaire de Moab qui peut être comparée à la fonction du dieu Yahvé pour Israël. Des objets rares illustrant le contexte religieux du Levant ancien donnent une profondeur historique au parcours de l’exposition, qui permet de mieux mener cette réflexion.

En résumé, cette exposition permet de découvrir des objets et des documents aux origines de l’aventure de l’archéologie. La stèle de Mésha n’a pas fini de parler ! Elle demeure une source unique pour l’intelligence du Levant ancien.

Avant-propos du catalogue de l'exposition.
Thomas Römer, Professeur titulaire de la chaire Milieux bibliques

Plus d'informations :
https://www.college-de-france.fr/site...

Découvrez toutes les ressources du Collège de France :
https://www.college-de-france.fr

Suivez-nous sur :

Facebook :   / college.de.france  
Instagram :   / collegedefrance  

Комментарии

Информация по комментариям в разработке