Debussy : Ibéria (Philharmonique de Radio France)

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Sous la direction de Mikko Franck, l'Orchestre philharmonique de Radio France joue Ibéria, extrait des Images pour orchestre de Claude Debussy.

ALEXANDRE KANTOROW piano
CHRISTOPHE GAUGUÉ alto
MATHILDE CALDERINI flûte
NICOLAS TULLIEZ harpe
ORCHESTRE PHILHARMONIQUE DE RADIO FRANCE
MIKKO FRANCK direction

00:02-07:25 - I. Par les rues et par les chemins
07:25 - II.Les parfums de la nuit
14:07 - III. Le matin d’un jour de fête

« J’aime presque autant les images que la musique », avouait Debussy. Nul besoin de cette confidence, cependant, pour deviner ce qui nourrit son imaginaire : le titre de plusieurs partitions révèle que le compositeur, sensible aux préraphaélites, ébloui par Turner, fasciné par Hokusai et Hiroshige, a puisé son inspiration dans le domaine visuel. On songera notamment aux Estampes, aux deux cahiers d’Images pour piano, au vaste triptyque orchestral intitulé lui aussi Images et dont le volet central, Ibéria, est lui-même divisé en trois mouvements. La musique refuse pourtant toute intention descriptive et répugne à imposer des visions trop précises. Si Debussy déclare que, dans Ibéria, « il y a un marchand de pastèques et des gamins qui sifflent », c’est moins pour dévoiler un réel programme que pour affirmer le pouvoir de suggestion de sa musique, laquelle invite l’auditeur à élaborer ses propres images intérieures.

Certes, il inclut quelques références folkloriques. Son Image hispanisante, marquée par la présence de castagnettes, d’un tambour de basque et de cordes en pizzicato stylisant la guitare, se souvient de la sévillane et de la habanera. Les éléments pittoresques paraissent toutefois anecdotiques, tant ils sont absorbés par le langage du compositeur. Ce qui importe, c’est de retrouver l’esprit et l’essence des pays évoqués, non d’en proposer une illustration réaliste.

Idéal redoutable à approcher et qui oblige à remettre sans cesse l’œuvre en chantier. Huit années séparent le projet des Images pour orchestre de leur achèvement en 1912, car il faut fuir la banalité d’un folklore de carte postale et dissimuler les ficelles de la création. Debussy écrit ainsi à son éditeur Jacques Durand, en 1907 : « Il restait pas mal d’endroits qui m’inquiétaient… c’était bien écrit, mais ce l’était avec ce coutumier métier qu’on a tant de peine à vaincre et qui est si ennuyeux. Il me semble maintenant que j’entrevois véritablement ce qu’il me faut – et non plus ce travail de mandarin pour lequel je ne suis décidément pas fait. »

Au terme de ces années de labeur, il est parvenu à inventer un discours dont l’imprévisibilité et la fluidité donnent une sensation d’improvisation. « Vous ne vous figurez pas combien l’enchaînement des Parfums de la nuit avec Le Matin d’un jour de fête se fait naturellement. Ça n’a pas l’air d’être écrit… », se réjouit Debussy dans une lettre adressée à André Caplet, en 1910. Il pouvait en effet se montrer satisfait, tant il a réussi, selon sa propre expression, à atteindre « la chair nue de l’émotion ».

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