Le château de La Motte-Tilly est une demeure du XVIIIe siècle, qui se dresse sur la commune française de La Motte-Tilly dans le département de l'Aube, en région Grand Est.
Le nom de La Motte-Tilly apparaît pour la première fois en 1369. Sans doute cette motte féodale, ouvrage de défense, occupait-elle l'emplacement de l'imposant château du Moyen Âge subsistant encore au XVIIIe siècle et qui, semble-t-il, protégeait un gué sur la Seine, situé à quelques centaines de mètres en contrebas. Ce vieux château féodal entouré de douves (que l'on devine encore au sol) s'élevait au bord du fleuve, à l'extrémité du parc actuel. Il appartient aux seigneurs de Trainel, puis aux Raguier, aux d'Elbeyne et aux Bournonville.
Au cours de l'année 1710, la seigneurie et les terres de La Motte-Tilly échoient à la famille de Noailles, en conséquence du mariage (en 1671) d'Anne-Jules, 2è duc de Noailles, avec Marie-Françoise de Bournonville. Louis XIV, en reconnaissance des services rendus par leur fils Adrien Maurice de Noailles (1678-1766, devenu 3è duc, et futur maréchal de France), érige bientôt ce domaine en comté (novembre 1712).
Le nouveau château, qui succède à la forteresse, a été édifié à partir de 1754 sur des plans de l'architecte François-Nicolas Lancret (1717-1789) pour les frères Terray. Le plus célèbre, l'abbé Joseph Marie Terray, devint le contrôleur général des finances de Louis XV en 1769.
Cette résidence a pour principale vocation d'être une résidence de campagne ou « des champs ». Elle est également destinée à être un grand rendez-vous de chasse.
La façade principale de l'édifice n'a que très peu changé depuis sa construction. Les communs ont en revanche subi un sort différent. Ces derniers ont été rasés en 1813 probablement en raison d'un coût d'entretien trop onéreux.
Le château demeuré pratiquement intact après la Révolution, sera en 1814 occupé pendant la « Campagne de France » par les troupes cosaques qui utilisèrent les parquets « à la Versailles » comme combustible.
Les frères Terray sont les premiers résidents du nouveau château de La Motte-Tilly.
L'abbé Joseph-Marie Terray meurt le 22 février 1778. Son frère, le vicomte Pierre Terray de Rosières (né le 13 avril 1713), ne lui survit que deux années. C'est donc à son fils et unique héritier mâle, Antoine Jean Terray (né à Paris le 27 mars 1750), que revient le domaine à la mort de son père, le 19 juillet 1780.
Il entreprit la création du parc à l'anglaise qui occupe la plus grande partie du domaine actuel.
Le 5 mai 1789, il est député de la noblesse aux États généraux de Versailles. Au cours de la Révolution, il refuse l'exil, ne s'estimant pas en danger et étant très apprécié de la population locale. Arrêté une première fois en octobre 1793 et incarcéré à Provins, il est très rapidement relaxé. C'est pourtant la capitale qui décide de son sort en le faisant arrêter une seconde fois, avec son épouse, le 14 décembre 1793, puis emprisonner à Port-Libre (ancienne maison de Port-Royal). Condamnés à mort pour avoir organisé, en 1790, la fuite de leurs quatre enfants en Angleterre, ils sont guillotinés le 29 avril 1794 à la Barrière du Trône et inhumés au cimetière de Picpus.
Après avoir été déclaré « bien national » en 1794, le château est rendu en 1797, entièrement démeublé, au fils d'Antoine Jean Terray de Rozières, Claude Hippolyte Terray de Rozières revenu en France l'année précédente.
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