Pourquoi les plantes sont-elles vertes ? / Olivier Hamant - Résilience des vivants #1/6

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Cours public 2021 - Résilience des vivants, par Olivier Hamant
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En biologie, la robustesse décrit la capacité d’un système de conserver ses propriétés malgré les fluctuations de l’environnement. Les mécanismes associés sont bien connus. En particulier, les rétroactions permettent d’ajuster en permanence les réponses pour s’adapter. Certains définissent d’ailleurs la vie comme une immense boucle de rétroaction positive contenant une infinité de rétroactions négatives. En d’autres termes, on vit quand on résiste. Ou dit encore autrement, on ne vit pas, on survit.

De nombreux exemples illustrent cette propriété fondamentale du vivant. Notamment, dans la proprioception, la perception du soi. Il s’agit d’une communication nerveuse des muscles de la jambe vers le cervelet qui exerce une rétroaction sur la commande nerveuse des jambes. Sans cette rétroaction, notre marche serait lente et chaotique. En quoi la compréhension de telles rétroactions peut-elle éclairer notre place dans l’Anthropocène ?

L’Anthropocène est l’âge des humains : les humains habitent et empreignent aujourd’hui la Terre entière. Mais cela a des conséquences : les ressources s’épuisent, l’environnement se dégrade, le climat devient plus variable. Nous croyons contrôler la nature, mais c’est bien plutôt elle qui contrôle notre viabilité et notre avenir : la nature menacée devient menaçante. Nous sommes au cœur d’une gigantesque boucle de rétroaction.

Il n’y a rien de nouveau ici pourtant : nous connaissons cet état de fait, sans pour autant offrir une réponse bien calibrée. Peut-être même continuons-nous à alimenter la « boucle de rétroaction – impasse » que nous avons créée. En effet, jusqu’à présent, notre stratégie a surtout été de vouloir réduire le risque en prétendant augmenter encore le contrôle. Ainsi, la géo-ingénierie est un nouveau champ de recherche qui nous promet une régulation du climat, comme si nous étions dans une serre. La crise sanitaire actuelle montre également combien les humains, intériorisant l’idée du contrôle, n’acceptent plus l’incertitude.

L’analyse biologique et psychologique du fonctionnement humain démontre notre tropisme vers l’« optimisation », la recherche des incréments de performance. Mais cette optimisation est en général basée sur un ou deux critères seulement, comme la rapidité ou le gain financier. Cela aboutit inévitablement à des externalités négatives dans les sphères sociale et environnementale. Le débat sur la 5G est emblématique, en illustrant les œillères d’une partie du secteur de l’économie et des gouvernants, alors même que le monde numérique pourrait trouver d’autres voies de développement pour sa propre robustesse.

Cette pensée réductionniste, est très différente du fonctionnement systémique de la nature. Ainsi, la photosynthèse, un des mécanismes les plus fondamentaux de la vie sur Terre, n’a un rendement que de 2 % ! Des progrès très récents en biologie moléculaire et en modélisation ont démontré que ce faible rendement permet à la photosynthèse de s’adapter à de grandes fluctuations d’environnement, ce qui explique aussi pourquoi les végétaux peuvent vivre pratiquement partout dans le monde. Les mécanismes biologiques fonctionnent avec des redondances, de l’aléatoire, voire des incohérences, qui ne les rendent pas très performants, mais plutôt adaptables et résilients. En cherchant à optimiser un système sur le seul critère de la performance, les humains se privent de marges de manœuvre pour s’adapter.

Encore une fois, la crise sanitaire a montré cette dérive. Optimiser les hôpitaux sur le seul critère de la rentabilité économique conduit à limiter le temps passé par les soignants avec les patients, ce qui réduit la qualité des soins, conduit au burn-out des soignants, et ne laisse plus de marge de manœuvre en cas de pandémie. Il existe un modèle différent qui permet aux soignants de passer autant de temps qu’elles/ils le souhaitent en présence des patients, ce qui a pour effet à terme de redonner du sens à leur métier, de rendre les patients plus autonomes, et cerise sur le gâteau, de faire des économies sur le temps long. C’est donc un système qui fonctionne, mais qui demande un investissement au départ et un changement de mentalité. Finalement, c’est en période de crise que les alternatives émergent. Parfois, en inversant complètement les paradigmes. Les anti-héros, et leur pouvoir narratif, en sont les incarnations.

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