Béatrice Boily et Ariel Rondeau // La Saline (ENG)

Описание к видео Béatrice Boily et Ariel Rondeau // La Saline (ENG)

Artiste : Béatrice Boily
Commissaire : Ariel Rondeau

Du 5 mai au 3 juin 2023, l’artiste visuelle Béatrice Boily présentera au centre Regart La Saline, une exposition individuelle dévoilant le fruit de ses dernières recherches : un tout nouvel ensemble d’œuvres photographiques, vidéographiques et installatives consacré à l’étude du passage du temps en milieu naturel. Diffusé en amont et de façon complémentaire à cette exposition, le volet virtuel offre un aperçu du corpus en cours de réalisation depuis janvier 2022 en pleine forêt estrienne.

VOLET NUMÉRIQUE

Le projet La Saline repose principalement sur une installation sculpturale prenant la forme d’un site minéral – ou plus communément appelé une saline –, qui consiste à créer une source artificielle de sodium à l’intention des cervidés qui cherchent naturellement à combler leur carence en minéraux suite à la saison froide. Ce volet numérique consiste à retransmettre en ligne les images captées par une caméra installée vis-à-vis la sculpture en sel de Béatrice Boily. La visite nocturne des cerfs, l’ensevelissement de la structure par une bordée de neige fraîche ou encore les suites d’une pluie torrentielle : autant d’interactions fortuites et variées attendent le public qui est invité, du 5 septembre 2022 au 5 septembre 2023, à épier la transformation formelle de l’installation ainsi que ses relations avec la faune locale.

Ce volet virtuel, actualisé mensuellement par l’artiste, regroupe ainsi des dizaines d’archives vidéographiques du projet. Au travers de cette narration numérique, les images diffusées agissent comme traces d’un processus, soit la dissolution lente et certaine de ce drôle d’invité au boisé. C’est dans l’incertitude de sa forme finale que s’ébauche le projet : les cervidés, les intempéries et le passage du temps sont les artistes principaux de l’installation qui en détermineront sa forme finale.

VOLET EN SALLE

À Regart, Boily présente ce qu’il reste de ces pierres ainsi que des impressions d’images captées durant l’occupation du cube. Les blocs témoignent de leur longue visite au boisé : le brun de la terre de même que les rainures résultant de la pluie et de la fonte des neiges viennent en informer leur passé, sorte de mémoire emmagasinée. Les impressions sur papier noir, quant à elles, revêtent une qualité fantomatique, presque surnaturelle. Ces scènes nocturnes qui évoquent un orchestration cinématographique – effets vaporeux, travail du clair-obscur, positionnement des cerfs – n’ont pourtant rien de plus naturelles ; elles ont été entièrement laissées aux aléas de la nature que ceux de la caméra et ses réglages automatisés.

Tout comme le cervidé, archétype universel et symbole de l’au-delà, le sel est historiquement associé au mystique, ce qui n’a rien d’étonnant : ce minéral aux mille propriété guérit les blessures, aseptise et protège des maladies, empêche la décomposition et est indispensable à la vie humaine. L’exposition est révélatrice de phénomènes que l’on s’explique mal – comment les animaux pressentent-ils le sel? Comment savent-ils où se diriger? – et accorde une place centrale à l’agentivité même de la nature sous ses diverses formes, animale comme minéral et élémentale. À l’instar de ses interventions antérieures, c’est une affinité avec la matière et une approche instinctive qui guident les choix et les actions de l’artiste, tout comme le cerf est appelé par le sel. C’est ainsi que, dans La Saline, Béatrice Boily se fait cerf.

Vidéo par Geneviève Chartrand
Sous-titres en anglais

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