Il est dans l'âme un château fort (sermons n°1 à 4), Maître ECKHART – sélection, livre audio

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Sermons n°1 à 4 d'Eckhart von HOCHHEIM (dit Maître Eckhart), début du XIVème siècle, dans leur traduction de l'allemand par Alain de LIBERA.

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1:45 𝗦𝗘𝗥𝗠𝗢𝗡 𝗡°𝟭 : 𝗟𝗮 𝘃𝗲́𝗿𝗶𝘁𝗲́ 𝗻'𝗮 𝗽𝗮𝘀 𝗯𝗲𝘀𝗼𝗶𝗻 𝗱𝗲 𝗺𝗮𝗿𝗰𝗵𝗮𝗻𝗱𝘀. Le sermon se présente sous la forme d'une méditation sur la figure de Jésus chassant les marchands du temple – épisode lu ici comme une métaphore du retour de l'âme dans son fond incréé : de même qu'il fallait que le temple fût vide pour que la présence de Jésus pût y pénétrer, l'âme à son tour doit être vide pour laisser habiter Dieu. Le sermon se déploie sur deux strates de sens conjointes mais distinctes : en surface, une strate de l'ordre de l'éthique dans la pratique religieuse pointe avec simplicité qu'aucune bonne œuvre, si bienfaisante soit-elle, n'a de valeur spirituelle véritable tant qu'elle est voulue et opérée à la façon d'un marchandage avec Dieu (en contrepartie duquel est attendu un bien personnel de l'ordre du salut de l'âme ou d'une faveur terrestre). En deçà, une strate d'ordre mystique dresse en l'image du temple vidé de ses marchands une métaphore de l'âme vidée de tout son être créé qui, traversant son propre néant, retourne épouser l'indivision divine. L'image chère à Eckhart de l'âme qui se ressaisit «telle qu'elle était lorsqu'elle n'était pas» est plusieurs fois employée.

22:57 𝗦𝗘𝗥𝗠𝗢𝗡 𝗡°𝟮 : 𝗜𝗹 𝗲𝘀𝘁 𝗱𝗮𝗻𝘀 𝗹'𝗮̂𝗺𝗲 𝘂𝗻 𝗰𝗵𝗮̂𝘁𝗲𝗮𝘂 𝗳𝗼𝗿𝘁, 𝗼𝘂̀ 𝗺𝗲̂𝗺𝗲 𝗹𝗲 𝗿𝗲𝗴𝗮𝗿𝗱 𝗱𝘂 𝗗𝗶𝗲𝘂 𝗲𝗻 𝘁𝗿𝗼𝗶𝘀 𝗣𝗲𝗿𝘀𝗼𝗻𝗻𝗲𝘀 𝗻𝗲 𝗽𝗲𝘂𝘁 𝗽𝗲́𝗻𝗲́𝘁𝗿𝗲𝗿. Le sermon débute par une réflexion sur la façon dont l'âme vertueuse doit être à la fois «vierge» et «femme» : virginité d'une part en tant que pureté, vide permettant d'accueillir Dieu ; fécondité d'autre part en tant que générosité, aptitude à Le laisser déployer sa puissance et ses opérations. Qui conjugue en soi virginité et fécondité ne considère plus aucune de ses bonnes œuvres comme sa propriété : il les reçoit avec gratitude et louange comme une grâce divine dont il est tout au plus le véhicule. Dans cette union opère une puissance d'engendrement qui est «verdoiement» et «fleurissement» de l'essence de Dieu, et en comparaison de quoi toute chose (jusqu'au salut personnel) paraissent dérisoires : car en cette union, toutes les choses sont égales, sont Un, sont Dieu, dans la «joie» et les «délices» inconcevables de la puissance opératrice divine. Atteinte une telle union, plus rien au monde ne peut faire à l'âme le moindre mal. Elle est là au sein d'un château fort inviolable. Sur le plan de l'invincibilité morale qu'il confère, ce «château fort» dont parle Eckhart a de quoi rappeler la «forteresse intérieure» de Marc Aurèle. Mais sur le plan mystique, cette inviolabilité du château fort de l'âme dit tout autre chose : que Dieu lui-même ne peut regarder ni savoir ce qui s'y passe, car ce lieu est celui d'une unité si originaire qu'elle est antérieure même aux opérations de Dieu en tant que Dieu. Ainsi le sermon s'achève-t-il sur la distinction – primordiale dans la pensée d'Eckhart – entre la «déité» (essence incréée de Dieu) et «Dieu» même (en tant que Créateur, qui n'existe et n'opère que relativement au créé), inférieur et subordonné à sa propre déité.

43:43 𝗦𝗘𝗥𝗠𝗢𝗡 𝗡°𝟯 : 𝗟𝗮 𝘀𝘂𝗿𝗮𝗯𝗼𝗻𝗱𝗮𝗻𝗰𝗲 𝗱𝗲 𝗹'𝗲̂𝘁𝗿𝗲 𝗱𝗶𝘃𝗶𝗻. Parmi les plus brefs sermons de Maître Eckhart, ce texte évoque le mystère de la déité, de son éternité et de son incognoscibilité. Elle «habite une lumière vers laquelle il n'est pas d'accès», qui ne peut être comprise ni nommée, mais seulement goûtée. Le sermon s'achève sur l'idée que les lumières et la sagesse d'ici bas sont à la fois fixées et transfigurées dans la déité : tout y est unifié sans que rien n'y soit perdu. Et même ce qui, cherchant à persister dans son être propre et distinct, se tient hors de Dieu, a en réalité et dans sa racine, partie liée avec la déité : ainsi tout est d'ores et déjà fixé et éternisé dans l'être divin.

55:20 𝗦𝗘𝗥𝗠𝗢𝗡 𝗡°𝟰 : 𝗜𝗹 𝗳𝗮𝘂𝘁 𝗾𝘂𝗲 𝗗𝗶𝗲𝘂 𝘀𝗲 𝗱𝗼𝗻𝗻𝗲 𝗮̀ 𝗺𝗼𝗶. D'inspiration stoïcienne dans un premier temps, le sermon déroule un éloge classique du détachement. Mais rapidement, la réflexion bifurque vers la prodigalité de l'être divin : celui qui s'abandonne et se confie tout entier en Dieu y reçoit des dons ineffables, et il est élevé dans l'intellect jusqu'au point le plus incorporel de son être – qu'il a en commun avec tous les autres êtres créés. Et alors l'amour des autres êtres créés lui devient facile, comme une évidence, puisqu'il a partie liée avec chacun d'eux dans leur commune racine incréée. L'homme qui aime les autres créatures d'un tel amour ne les aime plus "en vue du bien", ou pour plaire à Dieu : il les aime, simplement, du même amour qu'il s'aime lui-même, cet amour étant don de Dieu en Dieu.

1:14:35 Nunc Dimittis

Le titre retenu pour la vidéo est issu du titre du sermon n°2.

♪♬ Musique : Nunc Dimittis, Arvo PÄRT (2001) – interprété par l'ensemble VOCES8, et disponible au lien suivant :    • VOCES8: Nunc Dimittis - Arvo Pärt  
◙ Tableau accompagnant la lecture : La jeune fille aveugle, de John Everett MILLAIS (1856).

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