Скачать или смотреть Les nouvelles formes d'ingérence, Géopoliticus | Lumni

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En droit international, de quoi parle-t-on quand on évoque les ingérences ? Quelles diverses formes peuvent-elles prendre ? Et comment sont utilisés les réseaux sociaux dans ces opérations d'influence sur un État ? On t'explique tout dans Géopoliticus 👇.

Qu'est-ce que l'ingérence ?
L’ingérence est une notion de droit international inscrite dans la Charte des Nations unies de 1945. Cette charte est le socle du droit qui régit les relations internationales. L’article 2 alinéa 7 est le grand texte international faisant de l’ingérence - c'est-à-dire l’intervention d’un État dans les affaires d’un autre État - un acte illégitime, en vertu du principe de souveraineté. Pourtant, ce type d’intervention illégitime est relativement courant et les ingérences peuvent prendre des formes diverses :

militaires
politiques
économiques
informationnelles
humanitaires

Ingérences directes et indirectes : des armes militaires aux armes informatiques
L’ingérence la plus classique est l’intervention armée, comme en 2003, lorsque les États-Unis et leurs alliés ont envahi l’Irak (seconde guerre du Golfe). Avec l’essor des technologies numériques, les interventions armées peuvent être plus ciblées et viser des infrastructures critiques comme des hôpitaux, des médias ou des installations énergétiques. Des armes informatiques ont par exemple été utilisées en 2010 avec Stuxnet, un logiciel malveillant développé par les agences de renseignement états-uniennes et israéliennes. Le logiciel a infecté le système informatique des centrales nucléaires iraniennes. La centrale nucléaire de Bouchehr a été particulièrement endommagée avec l’explosion des centrifugeuses servant à l’enrichissement de l’uranium.

Ingérences d'influence et manipulation de l'opinion
Les technologies numériques renouvellent aussi un second type d’ingérence : les ingérences informationnelles ou politiques. Quels sont les objectifs des États qui pratiquent ce type d’ingérence ? Influencer, voire manipuler, les opinions publiques et mettre en valeur certains mouvements ou partis politiques pour tenter de modifier le processus politique. C’est par exemple le cas de RT, la chaîne de télévision russe qui développe la propagande du Kremlin. RT relaie les voix contestataires, surtout d’extrême droite, pour déstabiliser les pays où elle émet.

Le rôle de réseaux sociaux dans les ingérences d'influence
Les réseaux sociaux numériques, détenus pourtant par des acteurs privés, sont au cœur de ces opérations d’ingérence. C’est le cas de TikTok, proche du régime chinois. Des programmes, tels que les bots, propagent certaines informations ou fausses informations en simulant leur caractère viral et spontané. C’est ce qu’on appelle l’astroturfing : la propagation massive d'informations ou de fausses informations.

Autre exemple, celui d’Elon Musk qui, en manipulant l’algorithme de son réseau social X, accroit la visibilité des mouvements d’extrême droite. Objectif : influencer le débat politique et les élections aux États-Unis et en Europe, notamment.

L’opération informationnelle la plus emblématique à ce jour est Doppelgänger. Lancée par la Russie en 2014, l’opération a été réactivée en 2022 pour affaiblir le soutien occidental à l’Ukraine. Dans divers pays cibles, des « doubles numériques » , c’est-à-dire des faux sites de presse imitant les vrais, ont relayé la propagande du régime russe en Occident. De faux articles critiquant les Européens et les Américains y ont été publiés. Ils ont ensuite été diffusés sur les réseaux sociaux à l’aide de faux comptes et de bots, reposant sur des programmes d’intelligence artificielle pour amplifier leur propagation.

► Ces attaques et opérations d’influence numériques montrent que les techniques d’ingérence anciennes se marient aisément avec les développements des technologies les plus modernes.