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Connais-tu Carl von Clausewitz ? Ce général prussien a théorisé, au début du XIXe siècle, ce qui définit la guerre. Comment ? Son modèle est-il adapté aux conflits contemporains ? On t'explique tout dans Géopoliticus 👇 !
Les théories de Clausewitz basées sur la guerre de Sept Ans
Carl von Clausewitz (1780-1831) participe à de nombreux conflits de son époque. Il est l'auteur de De la guerre, un traité majeur de stratégie militaire, qui contribue à la réforme de l’armée prussienne.
Pour cela, il s’inspire notamment de la guerre de Sept Ans, qui dure de 1756 à 1763.
Sa théorie s’appuie sur plusieurs règles-clés :
La guerre oppose 2 adversaires : États ou coalitions d’états. Ici, une alliance comprenant la France, l’Autriche et la Russie contre une autre avec l’Angleterre et la Prusse. Leurs armées sont constituées d’hommes en uniformes, clairement identifiables, qui respectent le droit de la guerre.
• La guerre est la « continuation de la politique par d’autres moyens » : les deux camps cherchent à élargir et sécuriser des territoires riches en ressources.
• La guerre se termine par une négociation : vainqueurs et vaincus se mettent d’accord sur un nouvel équilibre. Ils ne poursuivent pas inutilement les combats.
Le modèle de Clausewitz à l'épreuve des nouvelles formes de guerre
Aujourd'hui, alors que depuis les années 1990 les conflits contre des groupes armés se multiplient, on se demande si l'analyse de Carl von Clausewitz est encore valable.
1er exemple : l’Afghanistan contrôlé par les talibans.
En 2001, après les attentats du 11-Septembre, les États-Unis envahissent l’Afghanistan, contrôlé par les fondamentalistes talibans, qui abritent les terroristes d’Al-Qaïda. Un nouveau gouvernement afghan voit le jour sous la protection d’une coalition internationale. En face, les talibans mènent une insurrection, multiplient les attentats et les enlèvements.
► Plusieurs règles de Clausewitz ne s’appliquent pas ici : le conflit n’oppose pas des États, et certains belligérants ne respectent pas le droit de la guerre. Pourtant, il s’agit bien de poursuivre un objectif politique à l’aide d’un outil : la guerre. Les talibans utilisent les armes à leur disposition pour atteindre leur but : contrôler un territoire et y régner, en appliquant leurs idées. Ils y parviennent en 2021, en chassant le gouvernement afghan et les derniers militaires américains.
Autre exemple : le conflit qui oppose aujourd’hui la Russie aux pays de l’Otan, dont la France.
Ce conflit est qualifié de guerre hybride. Pourquoi ? Car Moscou n’utilise jamais directement des troupes ou des armes conventionnelles. Mais elle multiplie les attaques informatiques et les campagnes de désinformation. Objectif : fragiliser les infrastructures et les systèmes d’information pour déstabiliser les démocraties.
► Ici, il n’y a ni armées, ni respect du droit de la guerre. Mais le concept-clé de Clausewitz reste applicable. La Russie cherche bien à atteindre un objectif politique : étendre son territoire et garantir sa sécurité, militaire comme économique. Pour cela, elle évite une « guerre absolue » contre l’Otan, qui serait trop coûteuse. Elle pratique ce que Clausewitz appelle la « guerre réelle » : elle utilise les moyens à sa disposition pour forcer son adversaire à accepter par la contrainte un nouvel État de fait.
💡 Alors, dépassé Clausewitz ? Pas forcément. Le théoricien est mort avant d’avoir terminé son œuvre, notamment sur les conflits insurrectionnels, comme celui des talibans en Afghanistan. De sa pensée, deux aspects restent, encore aujourd’hui, fondamentaux :
• la guerre vise à atteindre un objectif politique.
• chaque guerre est différente, soumise à des réalités souvent imprévisibles.
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