La vie et la triste fin de Arletty

La vie et la triste fin de Arletty

Dotée d'une combinaison de charisme, de beauté et d'une capacité d'acteur impressionnante, Arletty était presque destinée à devenir une figure de proue du cinéma français des années 1930 et 1940. Sa formidable présence sur scène et sa beauté époustouflante en ont fait un match parfait à l'écran pour des légendes telles que Jean Gabin, Michel Simon et Louis Jouvet.

Aletty est née Léonie Marie Julie Bathiat, le 15 mai 1898, à Courbevoie, dans les Hauts-de-Seine. Elle venait d'un milieu ouvrier assez ordinaire et son premier travail était celui de secrétaire. Elle a fait ses débuts au music-hall à l'âge de 20 ans et a ensuite poursuivi une carrière scénique modérément réussie, apparaissant dans des pièces de théâtre et de cabaret.

L'arrivée du cinéma sonore coïncide avec le passage d'Arletty au cinéma, son premier rôle étant dans le film relativement inconnu de René Hervil de 1930, La Douceur d'aimer. Les premières apparitions d'Arletty au cinéma l'ont établie comme le personnage féminin fort mais marginalisé avec lequel elle serait le plus identifiée dans les années qui suivirent.

Les rôles qu'Arletty jouait le mieux étaient la femme fatale, la vamp, la prostituée - des types féminins terre-à-terre, terreux, légèrement comiques, des personnages généralement complexes avec une enveloppe extérieure dure qui cachait une vulnérabilité intérieure.

Dans ses films, Arletty était rarement l'héroïne, le genre de personnage à gagner la sympathie du public. Au contraire, elle était généralement la sirène séduisante, qui gagnait le cœur d'un homme puis l'abandonnait. Arletty était sans doute le premier et le meilleur du film femme fatale, un sujet parfait pour les réalistes poétiques de la fin des années 1930.

La carrière d'Arletty s'est épanouie vers 1936 lorsqu'elle est devenue célèbre et reconnue pour son rôle principal dans les pièces de théâtre Les Joies du Capitole et Fric-Frac, dans lesquelles elle a joué aux côtés de Michel Simon. Elle est ensuite apparue dans de nombreux films qui l'ont établie comme l'une des principales actrices de cinéma en France. Parmi eux, Le jour se Ive, Circonstances atténuantes et Les visiteurs du soir, parmi les plus beaux films jamais réalisés en France.

En 1945, Arletty est apparue dans son meilleur et plus célèbre rôle au cinéma, le rôle de Garance dans le monumental Les Enfants du paradis de Marcel Carné. Malheureusement, la popularité d'Arletty en France à l'époque avait chuté, à la suite d'une liaison qu'elle avait eue avec un soldat allemand pendant la guerre. Boudé par le public pour ce qui a été interprété comme une « collaboration », Arletty s'est vu interdire de travailler pendant trois ans et a passé plusieurs mois en prison.

Arletty a repris sa carrière cinématographique à la fin des années 1940, mais n'a pas réussi à regagner l'affection et le respect dont elle jouissait auparavant pendant la guerre. Et ce malgré quelques apparitions impressionnantes dans des films comme Huis clos et L'Air de Paris. En 1963, une tragédie a frappé quand Arletty a été forcée d'arrêter de jouer après qu'un accident l'a laissée partiellement aveugle.

Bien avant sa mort en 1992, la réputation d'Arletty comme l'une des icônes du cinéma français des années 30 avait été bel et bien rétablie, non seulement dans son propre pays, la France, mais dans le monde entier.

Arletty meurt le 23 juillet 1992 à l'âge de 94 ans, dans son appartement parisien de la rue de Rémusat. Elle est incinérée au crématorium du Père Lachaise et ses cendres sont inhumées dans le caveau familial du cimetière des Fauvelles à Courbevoie.

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