"La Grèce, la musique, la tragédie, de Nietzsche à Barthes" Questions à Christophe Corbier

Dans le cadre du séminaire du CRAL, du 4 janvier 2016

Christophe Corbier, CNRS - CRAL
Discutante : Florence Dupont (Université Paris 7-Denis Diderot)

A partir d’un article de Roland Barthes, « Le théâtre grec » (1965), qui entre en résonance avec La Naissance de la tragédie de Nietzsche à un siècle de distance, nous aborderons un certain nombre de questions posées par le sémiologue à la tragédie attique, à commencer par la fonction de la musique. Notre parcours nous mènera de Barthes à Nietzsche et à Rousseau en passant par l’histoire de la musique grecque à l’époque moderne, une histoire qui a été constamment accompagnée de productions dramatiques tentant de faire « revivre » la « tragédie grecque » dans sa triple dimension verbale, dansée et musicale. Nietzsche et Barthes ont été à la fois les témoins, les acteurs et les dénonciateurs du mythe de la tragédie musicale grecque, par leur engouement pour le théâtre et la musique, et par leur étude philologique de la musique grecque antique, ce qui reste à évaluer de façon correcte. Grèce – théâtre – musique : trois termes d’une équation à une inconnue, la musique, qui « contamine » peu à peu les certitudes modernes concernant le « théâtre » et la « Grèce ». En définitive, en étudiant l’histoire de la musique grecque, c’est la définition non seulement de la « Grèce » et de « l’homme grec » qui est en jeu, mais aussi des Modernes eux-mêmes, de leur écoute, de leurs représentations de l’Antiquité et de leur propre musique.

Christophe CORBIER CR – CNRS (CRAL-EHESS) travaille principalement sur l’histoire de la musique grecque en lien avec le théâtre, la théorie musicale et l’ethnomusicologie, ainsi qu’avec la question de l’identité nationale, à l’époque moderne depuis Rameau et Rousseau jusqu’à Barthes, en passant par Maurice Emmanuel et son époque, et par l’histoire de la musique grecque moderne. Depuis 2013, il a participé à un certain nombre de colloques sur ces questions, en particulier sur Nietzsche, dont il prépare l’édition critique des fragments sur le rythme et la rythmique grecque, inédits en français, dans le cadre de l’édition des Ecrits philologiques dirigée par Paolo D’Iorio et Anne Merker aux Belles Lettres. Il prépare aussi avec Claude Coste et Malika Bastin l’édition critique du mémoire de Barthes pour le diplôme d’études supérieures, « Evocations et incantations dans la tragédie grecque » (1941).
Agrégé de Lettres classiques, Docteur en littérature comparée, il a notamment publié :
"Poésie, musique et danse. Maurice Emmanuel et l’hellénisme" (Classiques Garnier, 2010) et prépare (A paraître chez Vrin en 2016) "Lettres choisies de Maurice Emmanuel (1880-1938), édition critique"
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