Cime du Diable - 5/30 Brevet d'état guide accompagnateur en montagne

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Rencontre avec Thierry avec qui nous avons refait le monde au rythme du pas montagnard. La montagne est peuplée de passionnés, une terre propice à l’émancipation de l’esprit, au bien être de l’âme....
Le seul mot qui vient en tête, à la prochaine.

Créateurs de contenus
Voilà que l’envie me prit de créer, au virage d’une existence a servir et de fait, à finir par m’oublier moi même.
La pente se raidit, le souffle est court mais l’exaltation bas son plein tant les idées fusent.
Hasard des rencontres ou pas, le passionné qui me succède était ce matin là , tout comme moi parti pour une longue course en montagne en solitaire.
La pointe des trois communes, véritable sentinelle qui veille sur les premiers contreforts de la vallée des merveilles , fut le point de départ d’une longue conversation existentielle.
De dix ans mon cadet, ce récent converti à la magie des énergies altières que transmet la montagne, je disais,ce gars là avait déjà connu deux vies.
Brillant de son état, il entreprit des études de droit qu’ils boucla haut la main pour officier comme jeune avocat dans le droit des affaires.
Six années intenses qui l’avaient conduit au « burn-out » qui fait d’un homme une proie à l’ennui et au désarroi.
Le voici aujourd’hui dans les hauts, lui le maître qui était tombé si bas.
Le dialogue portait évidemment sur la vie de chacun, nous étions entre hommes.
Les confidences délivrées sur les sentes alpines ne restent qu’en altitude.
Mais alors que le soleil pointe sur la même colline chaque matin, il me parait essentiel de vous en livrer quelques bribes.
Qu’avais je à lui apporter pour qu’il daigne m’accompagner sur ma quête dominicale et solitaire ?
Avais je également un quelconque intérêt à en connaître d’avantage sur son parcours, ses souhaits et ses projets ?
La société moderne se veut être à la pointe de la communication et pourtant, il faut bien se rendre à l’évidence, les gens ne communiquent plus.
Ont ils encore cette faculté d’écouter l’autre avec attention sans tout recentrer sur leur ego, sur leur propre histoire ?
L’échange suivait le rythme de notre respiration et de notre progression.
Pendant que l’un parle, l’autre en profite pour récupérer et poser son souffle,l’écoute est à ce moment là entière.
Tous les sujets furent abordés et je n’avais qu’à initier un thème pour avoir un retour de qualité de cet homme de droit devenu maître de conférence et professeur de faculté. L’instruction me parvenait par delà les alpages.
Je pouvais lui apporter mon expérience des marches en altitude et de ma passion précoce pour les grands espaces.
Mon âge était un gage de connaissances comme son parcours studieux pouvait éclaircir mes lacunes scolaires.
Nous tombions bien souvent en accord.
Il me disait faire des rencontres vraies et dénouées d’artifices en montagne.
Je lui rétorquais que je trouvais tous les gens beaux ici, loin du tumulte urbain comme si la folie des hommes ne pouvait parvenir à profaner le silence des Alpes.
Il s’était mis dans l’idée de progresser dans cette discipline.
Déjà aguerri sur ses connaissances techniques, il avait fait de bons choix vestimentaires comme sur son matériel.
(...)
Il s’était organisé pour s’octroyer son dimanche de façon régulière.
Je sentais qu’il se donnait rendez vous.
Une entrevue en terres inconnues et hostiles avec lui même.
J’étais ravi de voir que l’on peut sombrer très profond dans les abysses à cause du travail et que le rebond peut être aussi fort si tant est que l’on s’accroche à ce qu’il nous reste de vital.
Sa famille était son ancrage, désireux de montrer cette beauté qui défilait sous nos yeux à ses filles encore toutes jeunes, il partait ainsi en éclaireur .
J’avais une certaine avance sur lui.
Il était temps pour moi de créer du contenu dans ma vie.
Mon réservoir d’inspirations et de souvenirs était plein et l’heure était à la transmission.
Je pense que la sagesse est en train de m’arracher à la cupidité et à la surenchère de défis personnels et c’est une chose saine.
Il s’apprêtait à suivre quelques unes de mes traces.
Les motifs sont peut-être différents pour chacun d’entre nous mais la finalité reste la même.
Nous recherchons tous d’eux une forme de simplicité qui surpasse toute forme d’ambitions.
La paix intérieure est à ce prix, un tarif si peu cher que la notion de gain en devient dérisoire.
Il eut gagner confortablement sa vie mais me dit ne jamais s’être senti aussi heureux aujourd’hui en gagnant deux fois moins.
Les maîtres à penser qui se sont mis sur ma route m’ont inculqué ce constat.
En marchant je réalise à chaque instant que le bonheur n’a qu’une valeur émotionnelle et non chiffrée.
Tant que mon cœur bat et tant que mes sens dansent sur les vibrations que me procurent l’instant présent, je me sens pleinement vivant.
Nous finissions la course en accord.
Nos convictions ont atteint le même sommet et les moyens que nous mirent pour le fouler ont été enjolivés par la pensée.
A bientôt montagnard,
Phil