Très loin au nord de l'Europe, dans les pays scandinaves comme la Suède, la Norvège ou la Finlande, l'hiver arrive très tôt. Dès la fin du mois d'octobre les premières neiges et le froid glacial s'installent sur les milliers de lacs qu'il y a là-bas...
Pour arriver à vivre, la plupart des oiseaux d'eau tels que les canards n'ont pas d'autre solution que de partir et s'envoler en direction du sud pour passer l'hiver en bord de mer ou sur les lacs qui ne gèlent pratiquement jamais. On dit qu'ils migrent.
C'est là que tu pourras les trouver regroupés dans d'immenses bandes qui comptent souvent plusieurs milliers de migrateurs.
Quand ils vivent en groupe, les canards changent de caractère. A la belle saison chacun vit sa vie dans son coin mais en hiver tout le monde fait la même chose au même moment, dormir ou par exemple chercher à manger en plongeant au fond de l'eau.
Les changements d'habitudes ne s'arrêtent pas là. Figure-toi qu'une bonne part de ces oiseaux, pourtant habitués à vivre en pleine nature, se retrouvent souvent au beau milieu de certaines villes situées au bord d'un lac.
Il est bien difficile de savoir ce qui les pousse à faire çà. En tout cas ils sont des milliers à venir se mélanger à d'autres oiseaux, qui eux par contre ont l'habitude de vivre en ville.
Dans ces grandes troupes d'oiseaux d'eau on trouve différentes espèces. Les fouques macroules tout noirs, le front et le bec blancs sont les plus nombreux.
Viennent ensuite les canards colverts. Les mâles ont la tête très colorée, alors que les femelles ont un plumage beaucoup plus triste, comme c'est souvent la règle chez les oiseaux.
Très proche cousin des canards colverts, voilà le fuligule morillon, au bec bleu et à la tête joliment décorée d'un oeil d'or.
Un peu plus loin encore un autre fuligule, le milouin. On le reconnaît à son œil rouge et sa tête brune. Chez lui aussi, il y a une grosse différence de couleur entre le mâle et le femelle.
Au milieu de tout ces canards se glisse également une autre espèce, tout à fait différente : il s'agit de la harle et plus précisément de la harle bièvre. Les couleurs du mâle et de la femelle n'ont vraiment rien à voir et on pourrait presque croire qu'il s'agit d'animaux différents.
Ils n'ont en commun que la forme curieuse de leur bec légèrement crochu et qui leur sert à capturer sous l'eau les petits poissons dont ils se nourrissent.
Les mouettes, elles aussi, sont là. Elles ne font pas partie de la bande, bien au contraire, car si elles sont ici, c'est bien souvent pour attaquer les foulques ou les canards et leur voler la nourriture qu'ils sont tranquillement en train d'avaler.
Mais revenons à nos canards. En ville comme en mer, tout le monde vit au même rythme, et c'est maintenant l'heure de la sieste pour la troupe des fuligules milouins. Mais tout le monde ne dort pas profondément, quelques guetteurs gardent au moins un œil ouvert.
A l'intérieur de la famille des canards, il y a deux catégories : les canards qui restent à la surface comme le colvert que nous avons vu au début, et les canards plongeurs. Les morillons et les milouins sont les spécialiste de la plongée. Ils peuvent descendre à 7 ou 8 mètres sous l'eau pour trouver à manger des petits escargots d'eau, des larves d'insectes ou des plantes aquatiques qui vivent sur la vase au fond de l'eau.
Tous les canards mais particulièrement les canards plongeurs, entretiennent soigneusement leur plumage. Ils ont près de leur queue une glande spéciale qui fabrique de la graisse. De temps à autres ils prennent cette graisse avec bec, puis l'étalent sur toutes leurs plumes pour les rendre parfaitement imperméables à l'eau. Ils peuvent passer plusieurs heures à plonger sans que leur plumage soit complètement détrempé.
Les canards passeront ainsi toute la mauvaise saison. Puis à partir du mois de mars, il y aura moins de monde sur le lac. Nos migrateurs prendront leur envol pour faire un long voyage, mais ils n'y arriveront qu'au début du printemps.
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