Une vie, une œuvre : Philippe Soupault (1897-1990), l'éternelle jeunesse d'un homme libre

Par Jean Chouquet et Claude Giovannetti.
Émission diffusée sur France Culture le 01.01.1998.
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Intervenants :
Robert sabatier.
Patrice Delbourg.
Nelly Kaplan.
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Philippe Soupault est victime d'une légende erronée, forgée par la bêtise ou l'ignorance de la critique littéraire. On le considère exclusivement comme le fondateur du Surréalisme, et le co-auteur de 'Les champs magnétiques' avec André Breton - un point c'est tout ! On oublie qu'il est, avant toute chose, le premier inventeur de l'écriture automatique avec Guillaume Apollinaire. On oublie de dire qu'il fit partie du mouvement Surréaliste pendant seulement sept ans, de 1919 à 1926, et qu'il préféra Trista Tzara à André Breton. On oublie de reconnaître son oeuvre immense de poète - il n'a pas cessé d'écrire ses recueils de 1917 à 1982. On continue toujours de passer sous silence son oeuvre considérable de romancier, d'essayiste, de mémorialiste. Soupault fut un homme de passions : avant toute chose, la passion, l'exigence absolue de la liberté dans tous les domaines. Il avait horreur de toute contrainte (c'est pourquoi il n'accepta jamais la dictature de Breton). Il avait aussi les passions de l'écriture, du cosmos, du jour et de la nuit, des campagnes et des villes, des voyages, de la connaissance des êtres et des peuples. Il mit au moins autant de talent dans sa vie que dans son art. Une vraie vie d'aventures et de poésie. "La vie est poésie, et la poésie c'est la vie" était sa formule préférée.


Textes de Philippe Soupault et de Jean Chouquet sur la vie, le personnage et l'oeuvre de Philippe Soupault, interprétés par Martine Sarcey et Jean Pierre Marielle.

Extraits de textes de Lautréamont et de Goethe.

Voix de Philippe Soupault, qui évoque son indifférence à la gloire, ses rêveries éveillées, son milieu bourgeois, son professeur de littérature, Emmanuel Faye. Il évoque aussi la mobilisation et la guerre de 1914, le personnage de Guillaume Apollinaire. Il fait part de la fureur de vivre à la sortie de guerre en 1918, de ses conversations sur la poésie avec Breton et de l'écriture des "Champs magnétiques". Il explique son expérience de l'écriture automatique, évoque les pièces de théâtre de Tristan Tzara à Paris, les relations des surréalistes avec les peintres, et sa critique de Dali. Ensuite il rend compte des surréalistes et du suicide, de sa brouille avec André Breton et Louis Aragon. Il évoque les femmes dans le mouvement surréaliste. Il explique les raisons de sa rupture avec le mouvement surréaliste, ses rencontres avec Hitler, sa rencontre avec Staline en Urss. Il raconte son arrestation par la police de Vichy, la mort en tant que délivrance pour soi-même et l'entourage.

Voix d'Alain Cuny : lecture du poème "Georgia" de Philippe Soupault (archive).

Voix de Robert Sabatier, qui évoque ses souvenirs de Soupault.

Extraits de l'émission de Philippe Soupault "Prenez garde à la poésie" animée par Jean Poiret et Michel Serrault, avec la pièce radiophonique de Philippe Soupault "Rendez-vous" de 1957 et l'adaptation radiophonique de Philippe Soupault "Le cœur révélateur" d'après Edgar Poe.