Jacques Parizeau - 30 octobre 1995

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Discours de Jacques Parizeau, le soir du 30 octobre 1995, suite à la défaite référendaire du Oui:
Mes amis,

C'est raté, mais pas de beaucoup. Puis c'est réussi, c'est réussi sur un plan. Si vous voulez, on va cesser de parler des francophones du Québec, voulez-vous ? On va parler de nous à 60 %. On a voté pour. On s'est bien battu, et nous, on a quand même réussi à indiquer clairement ce qu'on voulait. Puis on a raté par une petite marge, quelques dizaines de milliers de voix. Bon ben, dans un cas comme ça, qu'est-ce qu'on fait ? On se crache dans les mains et on recommence.

J'aurais bien voulu que ça passe. J'aurais tellement voulu, comme vous tous, que ça passe. On était si proches du pays. Bon ben, c'est retardé un peu... Pas longtemps, pas longtemps! On n'attendra pas 15 ans cette fois-là. Non, non.

C'est quand même beau, ce qui s'est passé, de voir dans les assemblées, l'une après l'autre, ces jeunes dont on disait que l'avenir de leur pays, ça n'a pas d'importance (pour eux) et qui venaient de plus en plus nombreux en disant : le pays, on veut l'avoir, et tant que les jeunes penseront ça, on l'aura, le pays.

C'est vrai, c'est vrai qu'on a été battus, au fond, par quoi ? Par l'argent puis des votes ethniques, essentiellement. Alors ça veut dire que, la prochaine fois, au lieu d'être 60 ou 61 % à voter OUI, on sera 63 ou 64 % et ça suffira. C'est tout. Mais là, mes amis, dans les mois qui viennent, on va... Écoutez: il y a des gens qui ont eu tellement peur que la tentation de se venger, ça va être quelque chose! Et là, jamais il ne sera aussi important d'avoir à Québec ce gouvernement du Parti québécois pour nous protéger jusqu'à la prochaine!

L'indépendance du Québec reste le ciment entre nous. Nous voulons un pays et nous l'aurons! Maintenant, mes amis, on entre dans une phase, dans les jours et les semaines qui viennent, où on va avoir, chacun d'entre nous, le goût de mettre le poing sur la table, quand c'est pas autre chose. Restons calmes, mes amis. Résistons aux provocations. Comme disait, il y a quelques jours, le premier ministre du Canada, on va en manger une belle. Vous avez pas idée qu'est-ce qui vont nous faire baver. Résistez à ça. Soyons calmes, souriants. Pas moutons, souriants.(...)

On va l'avoir, notre pays! Là, j'ai pas l'ombre d'un doute. Quant à vous, les plus jeunes, dans une immense majorité, vous avez voté pour le pays. Mais là, je vais m'adresser à mes vieux camarades de combat, les gens qui ont mon âge, qui cherchent le pays depuis des années et des années, et je leur dis : ne vous découragez pas, les jeunes eux commencent là-dedans, ils viennent d'avoir un échec mais par si peu. Ils vont y arriver bientôt, mais vous, les vieux camarades de combat, restez dans les rangs. On a besoin de vous; la souveraineté, on y touche.

Dans les jours qui viennent, on va se faire injurier, on va se faire dire que nous ne savons pas ce que nous voulons. On va dire : mais oui, on voit bien, ils sont comme d'habitude. Non, non! On n'est pas comme d'habitude. N'oubliez jamais les trois cinquièmes de ce que nous sommes ont voté OUI. C'était pas tout à fait assez, mais bientôt ça sera assez. Notre pays, on l'aura!

Soyez calmes, soyez souriants, même si c'est pas facile et dites-vous que c'est de cette solidarité qui, de plus en plus, s'étend entre nous, année après année, entre les générations, entre les gens aussi bien de droite que de gauche, entre les syndicalistes et ses PME qui, à toutes fins pratiques, nous font vivre. C'est entre nous, les artistes et les étudiants, les syndicalistes et les patrons, les chômeurs et ceux qui travaillent. C'est entre nous que nous allons d'abord, dans l'immédiat, ici au moins, au Québec, ne pas sacrifier au mouvement vers la droite qu'on voit envahir le reste du Canada. On sacrifiera jamais ça.

Nous allons démontrer qu'on est capables encore, à défaut d'un pays, de monter une société française qui a le coeur à l'ouvrage et le coeur accroché à la bonne place jusqu'à ce que, enfin, on prenne notre revanche et qu'on se donne un pays à nous.

Merci mes amis d'être ici ce soir.

Vive l'espoir, vive le Québec!

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