Arvo Pärt : Spiegel im Spiegel (pour violon et piano)

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Ji Yoon Park (violon) et Catherine Cournot (piano) jouent Spiegel im Spiegel, d'Arvo Pärt.

Spiegel im Spiegel (« Miroir dans le miroir ») a été composé en 1978, peu de temps après qu’Arvo Pärt a rompu avec le silence qu’il s’était imposé depuis 1968. Guidé par l’esprit et la méthode des Anciens (Machaut, Ockeghem, Obrecht et Josquin), il exprime sa piété avec une rigueur toute mathématique, fondée sur l’immobilité rythmique et la nuance dont la douceur reproduit une profonde introspection mystique. Il crée ainsi un langage qui tend à unifier ancien et nouveau monde, dans un espace où le temps obéit aux règles de l’atemporalité. Spiegel im Spiegel, composé immédiatement avant le départ du compositeur pour Vienne, est une berceuse éthérée. Elle évolue à une allure inchangée et se construit à partir du plus simple des matériaux : un motif continu d’accords brisés soumis à de subtils changements harmoniques, le son de la cloche reproduit par des notes dans l’extrême grave irisées par des notes dans l’extrême aigu, de longues notes tenues au violon. Il n’y a pas un seul intervalle chromatique dans toute cette pièce.

Le titre « Miroir dans le miroir » semble décrire l’enflement symétrique de la ligne de violon au-dessus et au-dessous du la, centre de gravité de la pièce. Toute la gamme se trouve ainsi représentée, à la façon d’un palais de miroirs et ses reflets infinis. S’il s’agit sans doute de la pièce la plus connue de tout le répertoire de Pärt, c’est aussi parce que cette musique a beaucoup été utilisée au cinéma et à la télévision, ainsi que dans les ballets et au théâtre. Et si cette musique plaît, c’est qu’elle montre sans le montrer le travail d’un compositeur qui a expérimenté le sérialisme, le collage, le néo-classicisme et la dissonance la plus agressive. Cette nouvelle intériorité trouvée semble, à la fin des années 1970, être le cri d’un homme réclamant le silence et la foi.

Pour les interprètes, Pärt laisse la partition volontairement vierge de toute nuance, en particulier sur la partie de violon : le violoniste peut très bien décider de jouer la partition telle qu’elle est écrite, c’est-à-dire toute plate, et elle « sonnerait » quand même. Il y a peu de chance pour que cela se produise, néanmoins. Arvo Pärt reprend finalement une autre idée, beaucoup plus discrète, des Anciens : ne laisser que les notes, sans nuances, sur la partition pour laisser aux interprètes plus de marge dans l’interprétation. Si la rigueur mathématique de Pärt autorise l’auditeur à la méditation, elle permet (et oblige) également l’expression aux interprètes.

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