Le Boeing 777 d’Air France hors de cause

Début avril, un Boeing 777 d’Air France avait remis les gaz juste avant son atterrissage sur l’aéroport de Roissy Charles de Gaulle. Il s'était ensuite posé sans encombre lors de sa 2e tentative avec ses 177 passagers et 15 membres d’équipage. Une enquête de sécurité avait été ouverte.
Après analyse des paramètres de vol, le BEA vient de publier son rapport préliminaire sur l’incident. Conclusion : aucune anomalie n’a été constatée sur le Boeing 777.

Voici le déroulé des faits.
A 09H49, l’avion est en finale, autorisé à atterrir sur la piste 26 Gauche. Sa vitesse est de 260 km/h. C’est le copilote qui est aux commandes. L’approche est prévue en mode automatique.

Mais une minute plus tard, le copilote déconnecte le pilotage automatique.

A 09H51 et 6 secondes, le manche du copilote est légèrement incliné vers la gauche, l’avion réagit conformément aux ordres donnés, il vire à gauche. Pourtant, le copilote exprime son étonnement. Le commandant de bord est lui aussi surpris par l’écart de trajectoire.

6 secondes plus tard, alors que l’avion n’est plus qu’à 244 m du sol et le manche du copilote toujours orienté à gauche, l’avion continue logiquement de virer à gauche. Mais ne comprenant visiblement pas ce qui se passe, l’équipage décide de remettre les gaz. L’avion remonte à une vitesse ascensionnelle de 600 m/min. Huit secondes plus tard, un nouvel appui sur la palette de remise de gaz fait passer la poussée des moteurs au maximum. L’avion reprend alors très rapidement de l’altitude.

Le rapport indique par ailleurs qu’après la première remise des gaz, les deux pilotes ont agit simultanément et de manière contradictoire sur les commandes pendant environ 50 secondes mais cela n’a pas entraîné de conséquences graves sur la sécurité du vol.

A ce stade de l’enquête, l’analyse des paramètres de vol ne met donc pas en évidence d’incohérences entre les mouvements des commandes et celles du Boeing 777. Le rapport indique plutôt une mauvaise appréciation de la situation par l’équipage.