Slavoj Zizek sur Robespierre, la Vertu et la Terreur

Mis en ligne sur Multitudes-Iskra: http://worldtv.com/multitudes
Blog sur Iskra-Multitudes: http://iskra-multitudes.tk
Vous savez les libéraux n'aiment pas les gens prêts à se sacrifier. Pour eux, si vous êtes trop radical vous faites un pas vers le totalitarisme. La vertu sans la terreur est impuissante, la terreur sans la vertu est aveugle, non?
J'accepte cette idée, je n'ai pas de problème avec ça. Le point crucial de tout mouvement radical est la terreur à travers la vertu. Pour établir les fondamentaux de la démocratie, il faut passer par ce niveau zéro du jacobinisme, on ne peut pas affirmer que cela aurait pu être fait d'une manière plus souple.
Mon dieu, quand vous lisez certaines des attaques contre Robespierre, on dirait qu'ils exerçaient une dictature toute puissante et jouaient à trouver comment tuer le plus de gens possible.
Les gens savent-ils que presque toute l'Europe a déclaré la guerre à la France? Les pouvoirs étrangers s'impliquaient réellement énormément dans l'aide à la contre-révolution. A cette époque, dire "La République est en danger", ce n'était pas une excuse stalinienne pour tuer un million de personnes.
Ce que j'aime dans le concept de volonté générale c'est que je pense qu'il y a des situation politiques, de tension, d'entousiasme populaire, d'explosion, etc... où on est fondé à dire qu'il se passe quelque chose. Quand tous les intérêts sont représentés, quand d'une certain manière la volonté générale se constitue. Vous ne pouvez le leur reprocher. Et ce que je n'aime pas chez les critiques du jacobinisme, c'est que derrière le rejet de ces prétendus "excès totalitaires" se cache ce que j'appelle la pensée libérale cynique. (...)