Mathias Vicherat : "À Sciences Po, on peut conjuguer excellence et égalité des chances"

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Mathias Vicherat, directeur de l’Institut d’Etudes Politiques de Paris, est l'invité de 7h50.

Pour sa première interview depuis son élection le 10 novembre dernier à la tête de Sciences Po, après le tumulte, Mathias Vicherat veut apaiser l'école. "Cela signifie d'abord le fait de réunir les différentes communautés : je vais lancer début février une consultation de tous les salariés, qui n'ont pas été consultés depuis dix ans", explique-t-il. Il évoque aussi des logiques de collégialité, et la prise en compte de problèmes notamment celui des violences sexuelles : "Nous avons une écoute externalisée avec France Victimes, et j'ai recruté une magistrate début janvier, pour diriger une cellule d'enquête pour caractériser les faits".

"Je ne crois pas qu'il y avait une omerta particulière : le dispositif n'était pas assez robuste et efficace. Dans ce domaine, il ne faut pas seulement de l'incantation ou de la communication, c'est un dispositif qui sanctionne et qui est efficace".

"Ça, c'est la première étape, c'est pour apaiser", explique Mathias Vicherat. "Ensuite, il y a une logique de dépassement, de développement, que l'on va poursuivre, à la fois à l'international et dans la dimension d'université de recherche", explique-t-il. Venant du privé, il rappelle que 70% des élèves de Sciences Po ont, comme lui, des débouchés dans le privé. "Ensuite, il faut avoir une approche de l'école qui est renouvelée, c'est une école qui a bougé depuis le moment où j'en suis sorti il y a 20 ans", ajoute-t-il. Y compris au niveau du modèle économique, avec une école qui était financée aux deux tiers par des subventions il y a 20 ans, et seulement à hauteur d'un tiers désormais.

"On a dit qu'on avait bradé l'excellence, c'est faux. On a augmenté de cinq points la part de boursiers, qui sont 30%. On peut conjuguer excellence et égalité des chances"

"Nous sommes très largement au-dessus de toutes les grandes écoles sur la part de boursiers. Et sur les conventions d'éducation prioritaire, aujourd'hui c'est 10% des admis, je souhaite que cela passe à 15% des admis, nous aurons 200 lycées partenaires, davantage dans les zones rurales et périurbaines", avance Mathias Vicherat, qui ajoute qu'aujourd'hui, 70% des entrants à Sciences Po viennent d'ailleurs que d'Île-de-France.

Face aux critiques qui affirment que Sciences Po est gagné par une idéologie "woke" et une menace pour la liberté d'expression, Mathias Vicherat répond que le pluralisme est une "priorité absolue" : "Après la guerre, il y avait des communistes comme des gaullistes qui donnaient des cours". Par ailleurs, il dénonce "un effet de loupe" sur la question du wokisme, qui est selon lui "un terme fourre-tout, on peut avoir des idées progressistes sur le climat et être considéré comme woke", "ce sujet doit être pris dans un cadre pluraliste : s'il y a des sujets d'intégrité scientifique, nous avons des responsables en matière d'intégrité scientifique, donc il peut y avoir une contestation des travaux le cas échéant".


L'Invité de 7h50 par Léa Salamé (7h50 - 18 Janvier 2022 - Matthias Vicherat)
Retrouvez les entretiens de 7h50 sur https://www.franceinter.fr/emissions/...

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