GARDE À VUE (Court-métrage)

Описание к видео GARDE À VUE (Court-métrage)

SYNOPSIS

Le 14 juillet, Jean décède suite à un accident de musculation. La gendarmerie, alertée par un appel anonyme, fait réaliser une autopsie. Celle-ci révèle que Jean a été tué de manière volontaire. Dans la foulée, Nadine, sa femme, et Stephan, un homme a priori extérieur à cette famille, sont interpellés et placés en garde à vue. Ils vont devoir s'expliquer sur les événements du 14 juillet.

NOTE D’INTENTION

Après avoir écouté un podcast sur l'affaire Wiktorska, je suis intrigué par la relation fantasmée et illusionnée de la femme veuve vis-à-vis de son amant. Elle semble aveuglée par l'amour, manipulée tout en luttant contre les violences conjugales qu'elle subit. Ce qui m'a interpelé, c'est le déchirement de ces amants par la garde à vue interposée. Nous ressentons leur douleur d'un amour rompu et la culpabilité liée à leurs actes qui grandit.

Je crois avoir trouvé, comme peut l'évoquer Semprun, l'humanité fracassée dans la monstruosité des actes. La violence devient alors une expression radicale de la liberté humaine. C'est d'ailleurs pour cette raison que le film s'ouvre sur une forme presque allégorique de la liberté, avec Stephan qui court après s'être échappé de permission au milieu des champs.

Mettre en scène cette histoire, qui pour une fois n'a pas de vertus autobiographiques directes, permettait, comme le film de Justine Triet Anatomie d’une chute, de porter un discours universel sur l'intimité, la difficulté des relations humaines et surtout la violence de leur exposition hors du cadre intime.

En tant que professeur de théâtre, j'ai également eu envie d'inclure le théâtre comme objet, comme code dans la mise en scène de ce court-métrage. La salle d'audition, boîte noire de répétitions, dans laquelle on rejoue une vérité sans cesse, une vérité qui peut être intime mais qui peut ne pas être celle de son partenaire ou des gendarmes. À l'inverse, si l'approche dans les personnages et dans cette salle d'audition reprend cette idée de salle de théâtre, les retranscriptions des versions des personnages sont totalement inscrites dans le genre cinématographique, avec peu, voire une absence de dialogues.

La forme cinématographique pour moi est très inadaptée au dialogue à deux. Elle s'épuise rapidement dans le champ-contre-champ. C'est ainsi que je revendique l'utilisation de toutes les autres possibilités de cadrage pour filmer les dialogues. Je refuse l'utilisation du champ-contre-champ. Godard utilise dans "Le mépris" une caméra autonome qui va et vient entre deux personnages face à face qui dialoguent, esquivant ainsi le découpage télévisuel du champ-contre-champ.

Sur le plan narratif, la trame se déroule comme une fresque émotionnelle, révélant les strates profondes de la condition humaine. La relation entre la veuve et son amant, teintée d'illusion et de désir, est le fil conducteur qui expose la fragilité des liens affectifs face aux tourments de la vie. La séparation brutale imposée par la garde à vue devient le catalyseur d'une douleur exacerbée, renforçant ainsi la portée émotionnelle du récit. Dans cet écheveau complexe, la culpabilité émerge comme une force motrice, propulsant les protagonistes vers une confrontation inévitable avec leurs propres démons intérieurs.

Sur le plan esthétique, la mise en scène s'érige comme un élément crucial du récit. L'intégration du théâtre comme code visuel apporte une dimension supplémentaire, transformant la salle d'audition en une arène symbolique où les acteurs rejouent inlassablement leur vérité. Cette approche théâtrale contraste avec la sobriété cinématographique des retranscriptions, soulignant ainsi la dualité des médiums. En refusant le champ-contre- champ conventionnel, le choix de cadres alternatifs cherche à transcender les limites narratives imposées par la tradition cinématographique, créant ainsi une expérience visuelle immersive.

Ainsi, les enjeux narratifs et esthétiques de ce court-métrage convergent vers une exploration profonde de la condition humaine, évoquant la souffrance, la liberté, et la complexité des émotions. En offrant une vision non conventionnelle et visuellement stimulante, le projet aspire à transcender les frontières du genre, invitant le public à plonger au cœur d'une histoire où les nuances de l'âme humaine sont révélées dans toute leur splendeur et leur cruauté.

Avec Dario Leydier - Charlotte Marco - Colette Bourc'his Roms - Alex Laqueux

Technique :
1ER ASS.REAL NOAM BEAUMARD
DIR.PROD : LOLA CONSOLIN
OPV : SZCZERBA CHRISTIAN
MACH :JOSEPH ANDRÉ
ELECT : ALAN LE BIHAN
SON : GERMAIN CARLIER
RÉGIE G : EMMA BALLESTER COLONNA
MAQUILLAGE : BLANDINE DEGEUNEVE

Réalisation : HENRI BALLESTER--COLONNA

Комментарии

Информация по комментариям в разработке