Restauration d'une vieille hache pour débiter le bois au sol en forêt

Restaurer une hache et fabriquer un manche à la main.

La hache est un outil fondamental à maitriser. Une première étape est d’apprendre à l’aiguiser et l’emmancher. Une hache mal aiguisée est une hache qui rebondit dans le bois et blesse le bûcheron si la posture est incorrecte. Une hache aiguisée quant à elle, pénètre le bois et en extrait de beaux débris qui retourneront à la forêt ou seront carbonisés pour la forge.

Celle-ci était vendue à 5€ sur eBay et est arrivée en assez bon état. Je vous propose quelques images des étapes de sa remise en forme avant de reprendre le travail. (Le meilleur moment de la vidéo est à 8:35 – 9 :00)
Sa forme est très particulière, et correspond sûrement aux haches à écorcer le chêne liège. Sa nuque et sa finesse m’intéressent pour débiter le bois vert au sol. La géométrie des haches est un vaste sujet et il en existe des centaines voire des milliers de formes différentes. Je crois pouvoir dire, mais je changerai peut-être d’avis un jour, qu’il n’y a pas de forme idéale. Ou alors la forme idéale serait celle d’une hache pour laquelle nous avons des projets et des expériences : c’est subjectif.

Les haches italiennes (Rinaldi – « Calabria » par exemple) sont fines, en forme de coin et ont un tranchant droit, tandis que les haches franco-germaniques (Ochshenkopf – « Iltis Europa ») sont aussi fines mais avec un tranchant évasé, de leur côté les scandinaves sont à l’entre deux (Gransfors – « Scandinavian axe »), de forme légèrement plus convexe. Les américains et les australiens préfèreront des haches plus lourdes, plus épaisses et moins évasées (Council Tools – « Dayton ») que celles des continentaux européens. Cette liste semble donner des indices sur les meilleures formes locales, or, ses formes ont changé pendant des décennies et changeront encore lorsque des forgerons de village se mettront de nouveau à produire des haches (oui j’y crois).

Pour ma part, j’apprécie les haches à emmanchement français ou « tomahawk » (on frappe le manche dans l’œil de la hache, par le haut) ; qui ne dépassent pas 2kg (manche compris) ; à lame fine. Que la forme soit évasée ou non, je n’en ai pas encore vu la différence, même si dans la théorie une forme évasée à tendance à pénétrer davantage mais aussi à coincer plus souvent. Mes choix sont liés à la forêt qui m’entoure : des feuillus de petit diamètre, dont beaucoup de châtaigniers secs sur pied dans une forêt dense. Des haches plus lourdes seraient prétentieuses, fatigantes et des lames plus épaisses ne pénètreraient pas un châtaignier mort.

Pour boucler la boucle, au-delà de la forme d’une hache, c’est la manière dont on l’aiguise et l’emmanche qui a le plus de conséquences sur sa coupe.

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