à quoi PENSENT LES ANIMAUX ?

Être conscient c’est déjà pas mal. En être conscient c’est encore mieux.
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D'où coulent les sources :
“Animal” aux éditions la relève et la peste, vous pouvez le trouver directement ici:
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https://www.cairn.info/revue-philosop...
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crédit image fleur en “UV”: Craig Burrows
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D’autres ouvrages
Habiter en oiseau, Vinciane Despret, Actes Sud, 2019
Le chez-soi des animaux, Vinciane Despret, Actes Sud, 2017
Sommes-nous trop bêtes pour comprendre l'intelligence des animaux ?, Frans de Waal, 2016

De Baptiste Morizot
Manières d'être vivant : Enquêtes sur la vie à travers nous
Les Diplomates : Cohabiter avec les loups sur une nouvelle carte du vivant

Merci à EEMC

T’es bien dans ta peau et tu trouves qu’elle est parfaitement à ta taille.
Mais qu’est ce que ça serait de pouvoir essayer celle d’un autre animal ?
de pouvoir se glisser dans la carapace, ou les écailles d’un autre ?
De ressentir comme un Lion, une baleine, ou un moustique.
Autant de formes de vie qui habitent le même bout de réalité que nous et qui en font pourtant - pour la plupart - une expérience radicalement différente. Une même planète, d’autres mondes intérieurs différents dans lesquels nous allons tenter de nous projeter. Déjà, avant toute chose, pour se glisser dans la peau d’autres animaux, pour sentir leur pou, leur goût, le ressenti de leur environnement sensoriel propre il est important de garder à distance respectable les travers d’une vision les représentant tels des machines programmé par ses instincts et d’essayer de se garder de toute forme d’anthropomorphisme. Pas facile, d’autant que notre représentation du monde sensible, ne s’offre pas directement à nous, elle est captée par une myriade de sens différents. Des sens qui sont tous bien loin de l’image un peu simpliste de capteurs, reliée à un ordinateur central qu’on appellerait cerveau et qui transformeraient les données physiques reçues en expériences sensibles et complexes. Vos yeux, vos oreilles, comme ceux d’un crocodile ou d’un chat ou d’un caméléon ne font pas que capter des ondes lumineuses et sonores, comme le font les caméras ou les micros. Une fois intégré, nos sens opèrent plutôt un dialogue entre un monde extérieur perçu et un monde intérieur vécu. Un dialogue permanent, entre ce que nous disent à chaque instant l’ensemble de nos sens, et ce qu’ils ont perçu par le passé, et ces sortes d’échos sensoriels conscient ou inconscient sont associé à des sensations agréables ou désagréable, en fonction de nos expériences vécues. Et la couleur d’un tableau peut être pour vous froide ou chaude, vous évoquer la chaleur d’un ciel d’été ou le goût d’une tarte au pomme vous transportant instantanément chez votre grand-maman. Ces échos incarnés ont sur nous des effets physiques : ils peuvent vous couper le souffle, vous mettre en appétit, vous stresser ou vous apaiser. Ainsi, il ne suffit pas de savoir si un animal est aveugle, ultra sensible au touché, où capable de vous sentir venir à plusieurs kilomètres de distance pour pouvoir se représenter sa vision du monde. Certes, notre espèce possède quelque dix fois moins de neurones spécialisés dans la détection des odeurs que les lapins et plus de vingt fois moins que les chiens mais ces chiffres ne nous disent strictement rien du sens que prennent ces odeurs pour eux. De la façon dont le mélange de leur sens fait sens, en créant des mondes intérieurs d’une incroyable variété mais aussi étrangeté.

#BaladeMentale