5th edition La Sentinelle 2020 Arolla

La Sentinelle 5

Depuis quelques années maintenant la communauté internationale des skieurs de montagne se retrouve à la fin de l’hiver pour célébrer le ski, la neige et partager quelques journées de convivialité en montagne ou en terrasse. Cette année et pour la seconde fois le rassemblement devait avoir lieu en Italie au Monviso. Mais étrangement le géant des vallées Occitanes demeurera un rêve inaccessible l’an passé pour manque de neige du au dérèglement climatique et cette année pour une crise sanitaire sans précédent qui allait nous poursuivre tout au long de cette édition 2020.

Les règles du jeux

Des skis de randonnée, mais pas n’importe lesquels, ils doivent faire minimum 100 au patin, en dessous vous ne serez pas invité parce que l’idée c’est d’aller chercher de la belle neige et pour se faire vous devez être capable de tenir sur un dénivelé positif de plus de 2000 mètres. En montagne et particulièrement ces dernières années, les conditions de neige sont très changeantes et pour y faire face des skis de cette largeur sont plus adaptés et efficaces car si nous grimpons c’est surtout pour partager le plaisir de descendre .

Ensuite vous devrez écrire une lettre pour vous présenter et nous expliquer vos motivations à participer à l’événement et faire parti de notre communauté. C’est un des bons moments de l’automne lorsqu’on s’assoit avec l’équipe d’organisation et que l’on ouvre les lettres .

En quelques lignes



La Sentinelle est un micro événement puisqu’au final seul 34 personnes seront sélectionnées... cela reste un événement à visage humain un événement avec un esprit que l’on amène avec soi, que l’on adopte aussi parce que de manière générale chacun pratique seul ou en petit groupe dans ses montagnes et là pendant quatre jours on peut rencontrer d’autres passionnés et tisser des liens solides puisque l’on va manger dormir et skier ensemble et l’on va surtout prendre le temps .

Le ski au temps du Corona

Comme dans le magnifique livre de Gabriel Garcia Marces

Petit mais adapté et réactif.

L’an passé nous avons du changer de lieu à 3 jours de l’événement ( trouver un massif mais surtout un habitat qui puisse accueillir une cinquantaine de personnes ) cela ne peut ce faire sans l’appui et le réseau d’une vrai communauté. Et cette année, de nouveau, nous avons réussi à maintenir l’événement initialement prévu en Italie et qui eu lieu finalement à Arolla dans le Valais Suisse .Probablement le dernier événement ski de l’ hiver puisque d’un point de vue sanitaire tout a basculé en quelques jours .


Le dernier acte avant la tombée du rideau .

Comme quand je suis en montagne je n’aime pas faire demi tour sans une bonne raison, ça fait partie intégrante du jeux de surmonter les aléas et les coup du sorts , en plus je peux compter sur une organisation féminine, compétente, complémentaire et efficace dans des domaines variés . Donc sans rentrer dans les détails un fois le lieu et surtout l’hébergement trouvé. Le reste coule presque de source.

Nous voilà au pied du Pine d’Arolla dans un vieil hôtel situé à l’entrée de la petite station de ski. Si le lieux est perdu tout au fond du Val D’Herens uniquement accessible par une mauvaise route de montagne qui n’en fini pas de se tortiller d’un versant à l’autre pour gagner Arolla, ce bout du monde, bien connu des skieurs Alpinistes (c’est une des étapes du mythique raid à ski Chamonix / Zermatt ) allait nous offrir un cadre protégé pour ces derniers jours de ski et de liberté avant que nous ne rentrions tous chez nous pour quelques semaines de confinement.

Une édition qui aura la saveur d’un moment historique que nous avons vécu en direct comme tout le monde , l’instantanéité de l’information nous tombant dessus au fil des heures mettant en parallèle la beauté de ce que nous vivions ensemble à chaque instant et l’incroyable actualité sanitaire. Tout au long de ces heures, ces jours, j’ai eu le sentiment de vivre un film. Mon esprit ne s’accordant pas entre nôtre réalité et ce qui nous attendrait quand nous descendrions dans la vallée. La montagne vécue comme un refuge et lieu sûr, nous offrant sa protection. Et c’est vrai aussi que je n’ai jamais trouvé les montagnes aussi belles et le plaisir de les skier aussi jubilatoire. Je regardais mes frères de glisse avec tout à coup la conscience très vive de savoir que tout ce que nous tenons pour acquis ne l'est pas forcément.

Les repas et les bouteilles partagés, la chance d’avoir une passion ...

Malgré cela je ne sais pas si sur le coup nous avons vraiment réussi à prendre la vrai mesure de cette actualité. Mais une chose est certaine, nous étions tous heureux de nous retrouver à vivre un joyau de liberté.

Bruno Compagnet

https://www.lasentinelle-ski.com