Abbey LINCOLN, Paris 1980, Throw it Away

Abbey LINCOLN, Paris 1980, Throw it Away

« Je pense à la vie que je vis
Une figurine en argile
Et je pense aux choses que j'ai perdues
Les choses que j'ai données

« Et quand je suis d'une certaine humeur
Je fouille la maison et regarde
Une nuit j'ai trouvé ces mots magiques
Dans un livre magique

« (Throw it Away)
Jette-le
Jette-le (loin)
Donne ton amour, vis ta vie
Chaque jour

« Et garde ta main grande ouverte
Laisse passer le soleil
Parce que tu ne peux jamais rien perdre
S'il t'appartient »

Le 6 août de l’année 1980 Anna Maria Wooldridge, dite Abbey Lincoln, est née depuis 50 ans.
Cette année-là, elle chante « Throw It Away ».
D’abord pour le public européen, elle chante « Throw It Away » à Gröningen le 24 janvier, puis au Dreher à Paris le 30 janvier, avant d’enregistrer cette chanson le 4 février 1980, sur l’album « Painted Lady » produit par Gérard Terronès pour son label Blue Marge
(   • Throw It Away  )
Puis, après un concert au Keystone Korner de San Francisco en mars (   • Abbey Lincoln - Throw It Away (Live a...  ) elle revient à Paris pour chanter sur la scène du théâtre de l’ancien Petit Forum (Maison de la Radio?), les 20, 22 et 24 octobre 1980, accompagnée par Philip Wright (piano), James Leary (bass) et Doug Sides (drums).
C’est l’enregistrement du 24 octobre 1980 qui est présenté ici.
Est-ce le son « club » de l’orchestre qui confine à l’intimité et invite la chanteuse à la confidence ?
Il se dégage une telle mélancolie dans cette interprétation, comme une fatigue générale, une sorte de lassitude qu’Abbey en est particulièrement émouvante. Sa diction est pénible, l’articulation est difficile : ce qu’elle veut dire a-t-il à ce point le goût de cendre, celui du regret, celui de l’amertume ?
Pourquoi se priver de tant d’émotion ? Cela justifie le partage de cette interprétation inédite, malgré le nombre important d’enregistrements disponibles de cette chanson.

Les photographies présentées ont été prises au concert du 22 octobre 1980,
merci à Gérard Terronès pour son accueil.

Note et photos : D. Moiselet