Bnet Marrakech - Chama'a

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Le chant, chez les femmes berbères, vient ponctuer les moments importants de l'existence, qu'il s'agisse de fêtes religieuses (mariages, naissances, circoncisions...), du Mouled (Fêtes des saints de l'Islam) ou encore du rituel du henné. Initialement appelées Bnet Houariyat, les cinq divas de Bnet Marrakech (littéralement "les filles de Marrakech") sont issues d'un milieu modeste, la tribu berbère des Houara installée à proximité de la ville de Taroudant, dans le Sud marocain. C'est au sein des quartiers populaires de Marrakech, où quatre d'entre elles sont nées, qu'elles se sont tout d'abord fait connaître avant d'être remarquées par des producteurs français en 1990 et d'entamer une série de tournées à l'étranger (Rome, Paris, Suisse, Hollande). Quinze ans après, leur répertoire musical composé au départ de chants berbères appris dans leur enfance, s'est considérablement étoffé. Contre toute attente, les Bnet Marrakech, respectées par leurs pairs, ont acquis un statut professionnel.
Accompagnées de violon, percussions, crotales (immenses castagnettes métalliques particulières à la musique gnaouie), ces femmes libres, audacieuses et bourrées d'énergie maîtrisent aujourd'hui parfaitement chaâbi, raï, gnawa, houara et ferda auxquels il faut ajouter deux autres traditions, celle de la musique Robi pratiquée à Rehamma (bourg situé à 80 km au nord de Marrakech) au moyen d'un tubsil (assiette métallique frappée avec des cymbalettes attachées aux doigts) et celle de la région de Haouz, marquée par l'utilisation particulière du daâdouâ (sorte de darbouka) et des bendirs.
Mélangeant chants berbères en arabe vernaculaire (basés sur une prosodie typique avec des vers de 7, de 8 ou de 11 pieds qui épousent les rythmes) et chants chaâbi (genre populaire typiquement citadin), mélodies pentatoniques et polyrythmies ancêtres du raï, les Bnet Marrakech ne cessent de manifester un vif intérêt pour les musiques traditionnelles du Maghreb et leurs inépuisables richesses. Naviguant entre musique noire africaine et musique arabe, elles ne reculent jamais devant la complexité rythmique et utilisent toutes formes de percussions à peaux (bendir, tar, daâdouâ) et métalliques, instrument symbole des Houariyat et Tarija.
De temps à autre, ces femmes habitées nous plongent dans une transe musicale proche des Gnawas aux rythmes du guembri (grand luth recouvert d'une peau) et des qraqeb (castagnettes métalliques typiques des Gnawas) d'Aziza Ait Zouin, pilier musical du groupe. Une communauté d'esprit qui se retrouve également dans leur manière, à la fois populaire et mystique, de vivre et d'interpréter l'Islam (tasawwuf). Dans les chants chaâbi, Malika Mahjoubi, telle une véritable blueswoman du désert, nous irradie de son énergie communicative et se livre à l'un de ses rituels favoris, qui consiste à porter sur sa tête un plateau garni de verres, de bougies allumées et d'une théière traditionnelle.
Poly-instrumentistes chevronnées, Aziza Ait Zouin (chant, naqqous, kamantché, oud, guembri), Malika Mahjoubi (chant, bendir, t'arija, danse), Fatima Bakkou (chant, t'arija, tara, tubsil - assiette métallique, bendir), Halima Chamkhi (chant, dâdour - petite percussion à peau, darbouka) et Fatima Malih (chant, t'arija, bendir, qraqeb) chantent l'amour de façon souvent très directe, l'espoir et la vie du quotidien. C'est sans doute ce côté libre et épicurien qui a séduit Rachid Taha et l'a poussé à faire appel à elles pour l'accompagner sur plusieurs morceaux de son album "Made in Medina" paru en 2000. Comme l'ancien "Carte de Séjour", les B'net donnent des concerts débridés parfois jusqu'à l'excès, mais l'objectif qu'elles poursuivent reste noble : donner du plaisir aux gens. Très souvent, elles gagnent leur pari.

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