L'aide humanitaire est-elle efficace ? – Le Chiffroscope

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La réponse en chiffre et datas du Chiffroscope !
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Le Chiffroscope, c'est la rubrique de l'Effet Papillon qui répond en chiffres et en dessin animé aux grandes questions de notre temps. Une pastille de David Castello-Lopes (texte et scénario), Léonard Cohen (dessin et animation) et Emmanuel Grand (conseil scientifique)



********** Les Sources du Chiffroscope **********

Le mouvement humanitaire international, a pris son essor à la fin des années 1960 au Biafra. Des ONG ont organisé pendant un an un gigantesque pont aérien destiné à nourrir les populations affamées. Cette opération, a permis au mouvement humanitaire d'asseoir une certaine légitimité.
GOUREVITCH (Philip), "Alms dealers. Can you provide humanitarian aid without facilitating conflicts?", in The New Yorker, october 11th, 2010.
Extrait : "Biafra’s hunger was one of the defining stories of the age—the graphic suffering of innocents made an inescapable appeal to conscience—and the humanitarian-aid business as we know it today came into being."

L'opération au Biafra a été largement critiquée :
Le Biafra a fait secession du Nigéria sous l'impulsion du général Ojukwu en 1967. Celui-ci n'avait 40 000 hommes a sa disposition face à une armée Nigériane forte de 180 000 hommes. La guerre civile a pourtant duré pendant un an et demi. Selon plusieurs observateurs dont la journaliste Linda Polman, le général Ojukwu a tenu car il a mis en place un système de racket des ONG. Plusieurs d'entre elles ont ainsi dû payer des droits de passages. Ojukwu a exigé de certaines autres qu'un espace soit réservé dans les avions de transport pour les armes destinées à ses troupes. Le système d'extorsion mis en place par Ojukwu est bien décrit dans POLMAN (Linda), The crisis caravan. What's wrong with humanitarian aid?, Picador, 2011, pp.115-121

En 1968, il y avait 180 ONG accréditées auprès des Nations Unies. En 1992, on en comptait 724.
On entend par "ONG accréditées" les ONG ayant ce qu'on appelle le "statut consultatif auprès du département économique et social des Nations Unies".
http://www.globalpolicy.org/images/pd...

Aujourd'hui, il y en a 3735.
UN, Basic facts about ECOSOC Status.
http://csonet.org/?menu=100

Ainsi, au Soudan, à la fin des années 1990, des ONG ont mis en place un programme de rachat d'esclaves. Le but était d'abolir l'esclavage au Soudan. Mais l'opération aurait surtout incité les marchands d'esclaves à en kidnapper encore plus.
GOUREVITCH (Philip), "Alms dealers. Can you provide humanitarian aid without facilitating conflicts?", in The New Yorker, october 11th, 2010.
Extrait : "Christian aid groups that set up “redemption” programs to buy the freedom of slaves in Sudan drove up the market incentives for slavers to take more captives".
MINITER (Richard), "The false promise of slave redemption", in The Atlantic Monthly, July 1999.
http://www.theatlantic.com/past/docs/...

De la même façon, dans les années 1980 et 1990, plusieurs chefs de guerre africains ont provoqué volontairement des famines destinées à attirer les ONG.
GOUREVITCH (Philip), "Alms dealers. Can you provide humanitarian aid without facilitating conflicts?", in The New Yorker, october 11th, 2010.
Extrait : "In Ethiopia and Somalia during the nineteen-eighties and nineties, politically instigated, localized famines attracted the food aid that allowed governments to feed their own armies while they further destroyed and displaced targeted population groups"

Par exemple, l'afflux de riz en Indonésie à la suite du Tsunami a fortement perturbé les producteurs de riz locaux, maintenant le pays dans une situation de dépendance alimentaire vis à vis de l'extérieur.
ROSENBERG (Tina), "When food isn't the answer to hunger" in The New York Times, 24 avril 2013.
Extrait : "The coast had been devastated, but not far inland life was normal— in fact, harvests had been excellent. What was disrupting the food market was not the tsunami, but the sacks of rice that were coming in. So many people were getting rice for free that local
#Reportage
#Documentaire

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