Christopher Lasch et la critique du progrès [Renaud Beauchard]

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« La critique du progrès formulée par Lasch se fonde sur un constat désespéré que l'évolution de nos sociétés depuis sa mort en 1994 n'a pas démenti. »

Dans son essai Christopher Lasch. Un populisme vertueux, Renaud Beauchard, Professeur associé à l'American University Washington College of Law, propose une synthèse de la pensée du sociologue et historien américain. Celui que l'on présente parfois comme « le plus grand critique social » des États-Unis contemporains a cherché dans toute son œuvre à « comprendre l'étrange paradoxe de notre temps qui veut qu'en dépit de l'évidence des désastres écologiques, humains et moraux causés par le capitalisme mondialisé, il nous est, pour reprendre une expression de Frederic Jameson, "plus facile d'imaginer la fin du monde que celle du capitalisme". »

Christopher Lasch est le reflet des tensions qui ont traversé le XXe siècle aux États-Unis, principalement depuis 1945. Fils de militants radicaux et partisans d’un « socialisme authentiquement démocratique », il étudie la théologie à Harvard et se lance dans un inventaire du « rationalisme optimiste » de ses parents. C'est à partir des années 1970 qu’il commence l’écriture de ses ouvrages majeurs. Après une enquête de grande ampleur sur la famille, il débute un cycle de trois essais sur la personnalité narcissique, emblématique du capitalisme contemporain : La culture du narcissisme (1979), Le seul et vrai paradis (1991) et La révolte des élites (1994).

« Le marché mondial de production en série de biens de consommation et la bureaucratie publique et privée tentaculaire qui en est le corollaire sapent la confiance de l'individu en sa capacité à comprendre le monde, à le façonner, mais aussi à subvenir à ses propres besoins. [...] Dans un tel environnement, l'individu multiplie des défenses qui lui permettent de réprimer sa rage intérieure, il se fait une raison et développe un type de personnalité parfaitement adapté au monde qui l'entoure. Cela le conduit à se penser comme une machine désirante. »

Pour Renaud Beauchard, l'œuvre de Lasch a un aspect antimoderne par sa critique de l'individualisme consumériste contemporain, mais elle est porteuse en même temps d'une défense du projet émancipateur des Lumières. Il s’inscrit dans une tradition alternative au libéralisme, celle de l’humanisme civique : « Dans un monde qui devient de plus en plus inintelligible, Lasch fait un constat désespéré de l’état du caractère démocratique de l’individu, qu’il attribue à une faillite intellectuelle du libéralisme. »

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