La psychiatrie est-elle une médecine comme les autres ? | Étienne Klein

La notion de folie demeure vague, car l’apparente évidence des signes cliniques qui permettent de la repérer n’implique nullement la sûreté du diagnostic. Que pourrait-on attendre d'une "psychiatrie artisanale, prévenante, lente et respectueuse des singularités des personnes qu’elle soigne"?

Avec
Emmanuel Venet
La notion de folie demeure vague, car l’apparente évidence des signes cliniques qui permettent de la repérer n’implique nullement la sûreté du diagnostic. C’est pourquoi elle a pu être l’objet de toutes les disputes, au sein de la psychiatrie autant qu’en dehors d’elle. La liste des causes qu’on lui a supposées au cours des siècles est presque interminable et pas toujours convaincante : emprise du Diable sur l’imagination ; excès de poésie au sein du système nerveux ; mauvais fonctionnement du cerveau ; pathologie en partie héréditaire ; dérèglement de la cognition ; conséquence d’un malheur existentiel ; déviance sociale ; conflit à l’intérieur même de la psyché...

Mais à défaut de comprendre les mécanismes de l’entrée en folie, on peut tenter de classer ses diverses manifestations en les observant pragmatiquement, comme on le fait pour les autres maladies. Problème : là encore, l’affaire n’a pas l’air simple.

La psychiatrie serait-elle une médecine d’un type très spécial ?