La valse des Viennes (Pascal Genneret)

L’agglomération troyenne a la chance d’avoir, à l’ouest, un immense poumon vert : la Vallée des Viennes, soit 7 kms de voie verte boisée et ombragée traversant cinq communes.
Modestes rivières venues des finages de Torvilliers et de la Rivière de Corps , les Viennes dont le cours atteint Troyes étaient autrefois la voie idéale pour les maraîchers qui allaient vendre leurs productions au marché au moyen de barques étroites à fond plat. Les lavandières fréquentaient, quant à elles, les lavoirs ou les rives...
Mais l’histoire locale nous fait voyager bien plus loin dans le temps puisqu’au VIIème siècle, l’abbé Frobert y fonda l’abbaye bénédictine de Montier la Celle et qu’au XIIIème siècle, des femmes fondèrent l’abbaye cistercienne Notre Dame des Prés. Sous l’occupation allemande, des résistants occupèrent ces lieux qui assuraient une appréciable discrétion.
A partir des années 2000, les dirigeants de l’ex Communauté de l’Agglomération Troyenne caressèrent l’idée de remplacer ce bucolique tracé des Viennes par une pénétrante routière joignant la rocade de La Rivière de Corps au rond-point Robert Galley.
Un tronçon fut alors réalisé à hauteur de Troyes, mais en raison d’une opposition grandissante portée par un comité de sauvegarde constitué de riverains et de membres ensuite fondateurs de l’association Les Amis de la Coulée Verte, le crime écologique fut évité et le projet du Boulevard des Viennes abandonné dès 2006. Le poumon vert fut donc préservé ainsi que toute la biodiversité présente sur ce biotope présentant marais (6,5 ha rien que pour celui de l’Ile Germaine), prairies, haies, bois, mares, fossés...
Désormais tournés vers la pédagogie, Les Amis de la Coulée Verte deviennent Les Amis des Viennes, assidus observateurs de la faune et de la flore préservée et farouches gardiens naturels de cette Vallée miraculeusement sauvée, qui renforce le réseau indispensable des trames vertes et bleues.
Invité à la Fête des Viennes 2024 et ayant fait la connaissance de l’association, ces mots se sont imposés pour rendre hommage aux membres des Amis des Viennes et son infatigable présidente.