Notre guerre d'Algérie - bonus

En complément du film documentaire "Notre guerre d'Algérie", et quatre ans après que Bernard Gerland nous a quitté, il m'a paru nécessaire aujourd'hui de publier dans son intégralité l'échange à bâtons rompus qu'il a partagé avec Maurice Gubian, lui aussi ancien appelé en Algérie. Nécessaire et "utile", pour reprendre l'adjectif favori de Bernard qu'il n'hésitait pas à brandir chaque fois que quelqu'un mettait en question l'intérêt de poursuivre encore et toujours sur scène son témoignage.
À l'heure où l'on ne cesse d'accoutumer les esprits à la possibilité d'une déflagration en Europe, où les métaphores guerrières ne cessent depuis plusieurs années d'alimenter le discours politique au plus haut niveau de l'état, où certains influenceurs font auprès de la jeunesse l'éloge incessant et inconsidéré de supposées valeurs militaires, où un soi-disant patriotisme prospère sur le terreau rance du racisme et de la xénophobie, il est plus que jamais utile de convoquer la mémoire du dernier conflit national dans lequel la "France des libertés" n'a pas hésité à sacrifier toute une classe d'âge, à savoir la guerre d'Algérie.
Enfin et surtout en ce mois de juin 2024, à l'heure où un mouvement politique, héritier des heures les plus sombres de notre histoire et qui n'a jamais remis en cause le passé colonial du pays, s'apprête en toute légalité à prendre le pouvoir. Même si ce message ne représente qu'une goutte d'eau dans l'océan et qu'il ne prêche que des convaincus, je ne pouvais me résigner à le laisser enfoui. Je le livre donc comme une lueur d'espoir et un appel à la sagesse, en hommage à Bernard et à toutes les victimes de la barbarie humaine.
Christian Nadin
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