EXCLUSIF - Irak : Ramadi, ville fantôme

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Après des mois de combats, les forces irakiennes ont repris Ramadi à l’organisation État islamique. Celle qui fût la troisième ville d’Irak n’est plus qu’une ville fantôme, truffée de mines et de pièges laissés par les jihadistes. En attendant de réintégrer la ville, la population croupit dans d’immenses camps de réfugiés. Nos reporters ont rencontré les soldats qui ont libéré la ville et suivi le travail à haut risque des démineurs pour permettre le retour des habitants.
L’arrivée à Ramadi par les airs provoque un choc : nous nous attendions à une ville abîmée, mais c’est un champ de ruines que nous survolons. L’hélicoptère se pose à l’université, devant une façade éventrée par une frappe de la coalition. La traversée du centre-ville s’effectue sous escorte. Il n’y a personne.
►► À lire sur France 24 : "Reprise de Ramadi : 'La dynamique offensive de l’EI en Irak est cassée'"
Celle qui fût la troisième ville d’Irak, à l'ouest de Bagdad, et qui comptait 500 000 habitants avant que l'organisation État islamique (EI) n'y déferle et n'y fasse régner la terreur, n'est plus qu'un champ de ruines… et de mines.
À pied, dans les rues, le silence pesant est à peine troublé par le bruit de quelques lointaines rafales et explosions. Il y a encore des poches de combattants de l’EI dans la banlieue nord de Ramadi. Si le reste de la ville est bien tenu par les forces irakiennes, une infiltration reste possible. Il ne faut pas traîner. Le tournage s’effectue au pas de charge. Nous faisons décoller notre drone quelques minutes pour des images aériennes.
Un déminage évalué à 15 millions de dollars
Le major Mohammed a l’œil sur sa montre car en cas de problème, il sera tenu pour responsable. Il nous montre les tunnels creusés par les combattants de l’EI et les pièges explosifs qu’ils ont laissés dans les maisons. Il nous oblige à marcher dans ses pas, la zone n’est pas encore totalement déminée. Dans cette ville truffée de pièges explosifs, aucun bâtiment n’a été épargné. Ceux qui sont encore debout sont criblés d’impacts de balles et d’obus.
À lui seul, le déminage de Ramadi a été évalué à 15 millions de dollars par l’ONU. Pour permettre le retour de la population, les démineurs travaillent sans relâche. Le constat est amer, les 500 000 déplacés ne sont pas près de rentrer chez eux. Et il faudra beaucoup de temps pour qu'un semblant de vie reprenne un jour dans les rues de Ramadi.
Reportage exclusif de James André, Amar Al Hameedawi et Khalil Bechir pour France 24.

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