Tous les ans, avec l'arrivée du printemps, le chant des oiseaux envahit de nouveau la campagne. La plupart d'entre eux sifflent, piaillent ou roucoulent de différentes façons en utilisant leur voix. Les pics, eux, utilisent un autre moyen pour se faire entendre, tout aussi efficace : ils frappent du bec sur le tronc des arbres morts, comme sur un tambour. Ecoute un peu le résultat...
Pour arriver à faire ça, il faut un bec très gros et pointu qui te permet d'ailleurs de reconnaître facilement cette famille d'oiseaux. Il faut savoir aussi qu'ils ont l'habitude de grimper sur le tronc des arbres. Si tu en rencontres un dans la nature, avec ces indications tu ne pourras pas te tromper.
En plus de leur manie de jouer du tambour sur les arbres morts de leur territoire, les pics sont d'infatigables creuseurs de trous. On les trouve surtout sur les troncs plus ou moins pourris, car ils sont plus mous et résistent moins à leurs coups de becs.
Dès la fin de l'hiver, une sorte de bruit de marteau prouve que les pics commencent à creuser un trou qui deviendra plus tard le nid des pics. Celui-ci est le pic épeichette. Gros comme un moineau, c'est le plus petit de toutes les espèces de pic.
Le mâle et la femelle creusent tous les deux le nid. Ils font d'abord un petit tunnel à l'entrée parfaitement rond ou ovale. Puis, au fur et à mesure que les travaux avancent, les oiseaux creusent vers le bas, en entrant complètement à l'intérieur du tronc, et rejettent régulièrement les bouts de bois à l'extérieur.
Quinze ou vingt jours plus tard, selon le courage des oiseaux et surtout selon la dureté du bois, le nid est terminé. Au pied de l'arbre, un gros tas de copeaux témoigne que les pics ont bien travaillé...
Quelques temps plus tard, le mâle et la femelle, il s'agit ici du pic vert, se retrouvent pour s'accoupler sur une branche située près du nid. Peu après, la maman pond les œufs. Il y en aura cinq ou six, simplement déposés sur quelques bouts de bois restés au fond du trou creusé par les oiseaux, bien à l'abri des voleurs d'œufs et des regards.
Les pics sont des oiseaux mangeurs d'insectes. Le pic vert par exemple adore les fourmis. Le pic épeiche, comme celui-ci, qui travaille sur son arbre, raffole par contre des larves d'insectes qui vivent à l'intérieur du bois mort, ou sous les écorces. Il les attrape en creusant le tronc, puis en allant les piquer au fond de leurs galeries avec sa langue très longue et pointue. Certains arbres sont de véritable garde-manger, les pics les creusent souvent pendant plusieurs semaines. A la fin, les arbres ressemblent à du gruyère.
Mais revenons à notre nid de pic vert. Les parents couvent maintenant leurs œufs depuis quelques jours. Curieusement, c'est surtout le mâle qui s'en occupe. La femelle vient tout de même de temps en temps le remplacer au fond du trou; histoire de lui permettre de se dégourdir les ailes et de nourrir un peu.
Pendant tout le temps où ils couvent, les pics devront se méfier et protéger le nid de ceux qui voudraient voler les œufs. Il existe aussi des casse-pieds comme l'étourneau.
Ces oiseaux sont vraiment culottés ! Ils n'hésitent pas à s'installer dans le nid d'un pic dès qu'il a tourné le dos et après il est impossible de les faire partir.
Chez les pics épeiches, le mâle reste aussi de longues heures au fond de son trou, tandis que la femelle surveille les alentours ou vient lui rendre visite et le relayer de temps à autres.
Il faudra attendre quinze ou seize jours en général pour que les petits sortent de l'œufs. Au début de leur vie, ils resteront sagement cachés au fond du nid, et les parents viendront les nourrir.
Chez le pic noir qui vit en montagne, les jeunes se montrent à la fenêtre du trou à l'âge de vingt jours environ. C'est là qu'ils reçoivent la becquée, apportée toute les heures par les parents.
Un mois environ après leur naissance et poussés par les parents, les jeunes pics noirs s'envolent tout en restant près du nid. Ce n'est que pendant l'été qu'ils quittent pour toujours le secteur et découvrent de nouveaux territoires.
Collection Naturimages
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