La mort tragique de KIMPA VITA : Révélations choquantes ( Partie 2 )

Kimpa Vita provient d'une famille aristocratique originaire du Bakongo. Comme tous les jeunes nobles de son époque, elle a bénéficié d'une éducation catholique. En effet, afin de s'attirer les faveurs du roi, sa famille avait également embrassé la religion des nouveaux alliés blancs qui étaient venus pour évangéliser la population de manière intensive.
À la tête de ses disciples, Kimpa Vita, qui a repris son nom de baptême, Dona Beatrice, traverse les villages en direction de Sao Salvador, la cité aux douze églises, ancienne capitale de l'empire, aujourd'hui dévastée par les guerres et délaissée par sa population. Son corps élancé est drapé d'un pagne vert en velours de raphia, et sa tête est ornée d'une couronne de fibres tressées. Infatigable, elle se déplace inlassablement d'une province à l'autre. Son visage aux traits fins reflète une grande sérénité.
Partout où elle va, on lui tend les bras, et tout au long de sa croisade, elle raconte d'une voix grave et posée le miracle qui l'a choisie pour redresser son peuple décimé.
Encourageant ses disciples à la prière, elle annonce également l'émergence d'une ère nouvelle et la renaissance d'un royaume où le peuple ne souffrira plus de la misère. Les gens se pressaient autour d'elle, découvrant dans ses paroles un regain d'espoir qui les aiderait à repousser le spectre de l'infortune.
Unanimement, les villageois soutiennent les paroles de cette jeune femme qui présente une nouvelle religion plus accessible pour eux, contrairement à celle professée par les Blancs qui semble peu préoccupée par le bien-être des Noirs.
Les récits miraculeux de Dona Beatrice se propagent dans toutes les provinces du Kongo, du nord au sud, de l'est à l'ouest, suscitant l'espoir d'un nouvel âge d'or. On dit qu'elle guérit les malades et que là où elle passe, les arbres desséchés reprennent vie. Les fidèles se disputent les restes de sa nourriture, convaincus qu'ils peuvent en tirer une grâce particulière.
Même les nobles et les seigneurs s'assemblent autour d'elle maintenant. Ils déploient leurs luxueux pagnes de raphia et leurs capes de soie sur le sol, les transformant en nappes pour qu'elle puisse prendre ses repas. Et puis, il y a le rituel du vendredi. Chaque vendredi, elle s'immerge dans une méditation profonde symbolisant la mort du Christ.
Portée au rang de prophétesse par les foules, Kimpa Vita décide de se rendre auprès de l'empereur Pedro 4, réfugié avec ses partisans sur le mont Kibangou. Son objectif est de le persuader de retourner à Sao Salvador, jadis capitale d'un Kongo unifié. Pedro 4 est issu d'une lignée royale, fils d'un prince Kimpanzou et d'une noble Kimouzala, occupant le troisième rang dans l'ordre de succession. Dans l'espoir que sa filiation puisse servir de compromis, il avait été choisi pour occuper le trône. Couronné par les missionnaires capucins, qui semblaient satisfaits de son manque de caractère, il avait été installé à la tête du royaume. Cependant, conscient de la contestation de sa légitimité, le timide Pedro 4 hésitait à quitter les hauteurs de sa citadelle pour s'installer dans l'ancienne capitale désertée.


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