Raymond Aron — Le Capital de Karl Marx

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1963 | Dans "La Quinzaine Karl Marx" en 1963, Raymond Aron analyse la pensée marxiste en s’appuyant sur "Le Capital", livre qu’il considère comme un véritable ouvrage d’économie scientifique, dont il admire la démarche intellectuelle tout en réfutant les thèses sur l’exploitation ouvrière. Avec : Raymond Aron, philosophe et sociologue (1905-1983).

Karl Marx est l'un des penseurs auxquels Raymond Aron aura consacré le plus de temps et le plus de pages. Il fut, de son époque très marxisante, l'un des lecteurs les plus rigoureux de Marx, admiratif de son génie à certains égards, mais aussi l'un de ses plus impitoyables critiques.
"Je pense que les éléments essentiels de la construction scientifique [du Capital] sont erronés (…) Quand Marx était économiste, il n’a pas démontré la paupérisation, lorsqu’il était militant, il a affirmé la paupérisation. La personnalité de Marx est complexe, d’un certain côté c’était un homme de science, d’un autre côté c’était un homme d’action et enfin c’était un prophète (…) Expliquer toute société en terme de conflit de classe, c’est une interprétation étroite, partielle, partiale, que Marx n’a d’ailleurs jamais réellement appliquée quand il faisait de l’histoire."

La vie ne laissa pas le temps à Raymond Aron d'écrire sur Marx le grand livre qu'il projetait. Pour réparer ce manque, a paru en 2002, sous l'impulsion de Jean-Claude Casanova, Le Marxisme de Marx, un ouvrage qui reprenait le cours que Raymond Aron professa à la Sorbonne durant l'année 1962-1963 et des éléments du cours qu'il donna au Collège de France dans l'année 1976-1977.
Le grand livre de Raymond Aron sur Marx, on peut en trouver l'esquisse dans ses Mémoires : "Dégager les spéculations philosophiques du jeune Marx, saisir les grandes lignes de l'économie telle qu'il la présente dans "Critique", les "Grundrisse" et "Le Capital", tirer de ces parties les divers Marx et les caractéristiques du révolutionnaire-prophète".
Ce qu'aurait été ce livre, on pourra aussi s'en faire une idée à l'écoute de cette archive. En 1963, invité à parler du Capital sur France III Nationale lors d'une quinzaine consacrée à Marx, Raymond Aron y exposait ce que devait être, selon lui, une bonne lecture du Capital, qu'il jugeait tout aussi mal connu qu'il était abondamment cité. A ce titre, il n’hésitait pas à fustiger les auteurs du début du 20ème siècle qui tentaient d’analyser la pensée de Marx à travers la redécouverte de ses premiers écrits.
"Nous expliquer que l’essence de la pensée de Marx se trouve dans les ouvrages que Marx considérait comme suffisamment insignifiants pour les abandonner à la critique des rats, je ne sais pas si c’est modeste ou prétentieux, mais c’est en tout cas dire que Marx n’a pas compris l’essentiel de son œuvre. Et quand on vient me dire que tout le marxisme est déjà dans le Manuscrit économico-philosophique, je dis "Pauvre Marx" ! Il a travaillé 40 ans pour essayer de finir ce livre [Le Capital], il n’a pas pu le finir, et voilà quelqu’un qui veut lui porter secours et qui dit : "Il avait déjà trouvé tout ça quand il était un tout jeune homme et qu’il avait écrit un tout petit manuscrit !"
Au fil de cette émission s'éclairait le genre de marxologue qu'était Raymond Aron, sur quoi se fondait son souci de comprendre Marx comme Marx s'était compris lui-même.
"Je m’efforce d’être neutre, c’est-à-dire je m’efforce de refaire l’itinéraire intellectuel de Marx."

Par Pierre Sipriot
Lectures : Michel Bouquet, Pascal Mazzotti et Jean Topart
Réalisation : Georges Gravier
Anthologie étrangère - La quinzaine Karl Marx : Le Capital, avec Raymond Aron (1ère diffusion : 20/03/1963 France III Nationale)
Indexation web : Etienne Rouch (Documentation sonore de Radio France)
Archive Ina-Radio France.

France Cuture - Série « Grandes voix du XXe siècle : Raymond Aron » Épisode 3/11. Première diffusion le dimanche 20 février 2022.

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