Les arts libéraux et les sciences dans l’Arménie ancienne et médiévale - Valentina Calzolari

Séminaire mensuel de la Société des Etudes Arméniennes

Jeudi 16 mai 2024 de 18h à 20h, Inalco
Valentina CALZOLARI, Université de Genève

Autour de l'ouvrage Les arts libéraux et les sciences dans l’Arménie ancienne et médiévale (Textes et Traditions 36), Paris, Librairie philosophique J. Vrin, 2022 [2023].

Résumé

Des contacts séculaires entre les Grecs et les Arméniens ont abouti aux mouvements de traduction des œuvres profanes grecques en arménien et à l’introduction des arts libéraux en Arménie : grammaire, rhétorique et dialectique (trivium) ; arithmétique, musique, astronomie et géométrie (quadrivium). Ces disciplines connurènt un grand développement dans les écoles monastiques arméniennes à partir du Xe siècle jusqu'à l'âge moderne. Au XVIIe siècle, l'historien Aṙak'el de Tabriz insiste sur l'importance de la transmission de ce patrimoine arménien d'origine grecque comme d'un moyen essentiel pour préserver l'identité culturelle arménienne au fil des siècles. À ses dires, c'est pour le “bien de la nation (azg)” que les œuvres d'Aristote, Porphyre et David l'Invincible doivent être lues, expliquées et étudiées dans les écoles monastiques arméniennes ; et si l'interprétation de la logique aristotélicienne devait se révéler difficile, on peut toujours compter sur l'aide de l'Esprit saint ! Ce savoir séculier est considéré par Aṙak'el un ciment qui permet aux Arméniens, éparpillés dans des endroits géographiques éloignés et dans des Empires différents, de préserver leurs liens identitatires.
Cet ouvrage collectif offre la première présentation d’ensemble sur l’essor des arts libéraux et des sciences (médecine) en Arménie. Il comble ainsi une lacune importante des études arméniennes et enrichit d’un chapitre nouveau l’histoire de la réception de la pensée grecque dans l’Antiquité tardive et au Moyen Âge.