À la Rencontre du Château de Montségur

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LE CHEMIN DE RONDE. Édifié au sommet d'un pog majestueux, le château de Montségur est probablement le seul auquel on puisse attribuer la qualité de « château cathare ». Bien calées entre roche et ciel, le château semble inaccessible et inexpugnable tant sont abruptes les parois du pog, où s'accrochent des buis denses et odorants. Ce piton calcaire que couronnent les ruines du château, culmine à 1208 mètres d'altitude au cœur des Pyrénées ariégeoises. Malgré cela le site connut un long siège qui se termina par un carnage. Les catholiques dressèrent un immense bûcher sur lequel ils firent brûler plus de 200 prisonniers cathares.

Au début du XIIIe siècle, la communauté cathare du Languedoc demande à Raymond de Péreille de reconstituer le château de Montségur qui, de l'aveu même de son seigneur, se trouvait « à l'état de ruine ». Par la suite, Montségur devient le siège de l'église cathare et le refuge des faydits, ces seigneurs qui avaient été dépossédés de leurs terres. C'est ainsi qu'au château, qui sert de défense, est adossé un castrum, village cathare accroché sur les flancs du pog. Au moins 600 personnes vivaient alors sur le site.

Pour retracer l'histoire de Monségur, il faut remonter à 1208, date de l'assassinat, près d'Arles, de Pierre de Castelnau, légat pontifical. Le pape Innocent III déclenche alors la croisade contre les hérétiques, croisade qui se fera en deux périodes et qui est connue sous le nom de guerre contre les Albigeois. Avec le massacre de Béziers (20 000 victimes) commence en 1209 une longue série d'événements tragiques qui, pendant plus de 30 ans, mettront à feu et à sang une grande partie de l'Occitanie.

Dans la nuit du 20 mai 1242, onze inquisiteurs de passage à Avignonet sont tués par un commando de faydits venu spécialement de Monségur. Cet événement sonnera la fin de Montségur car la colère du pape oblige le roi à ordonner le siège de Montségur qui commencera en mai 1243 sous le commandement du sénéchal Hugues des Arcis.

Le « Mont sûr » résista, mais peu avant Noël, une troupe de basques escalada, de nuit, le Roc de la Tour où les assiégeants purent installer leurs trébuchets. Ce fut alors qu'un croyant, Mathieu, et un parfait, Pierre Bonnet, purent s'échapper de Montségur avec le trésor de l'église cathare, qu'ils mirent à l'abri, dans une grotte du Sabarthès. La situation des assiégés devint de plus en plus intenable et le 2 mars 1244, Monségur capitula après un siège de dix mois. Une trêve de 15 jours est négociée à l'issue de laquelle les cathares auront à choisir : soit abjurer leur foi, soit périr par le feu.

Le 16 mars 1244, plus de 200 cathares périrent sur le bûcher qui avait été dressé au pied du pog. La veille du bûcher, quatre cathares purent s'échapper pour gagner le château d'Husson où ils purent récupérer le trésor de l'église cathare évacué pendant le siège. C'est ainsi que se termine la guerre contre les Albigeois, et que Montségur entre dans l'Histoire. Sur le chemin d'accès au château, dans le Champ des Brûlés, une stèle funéraire a été dressée en mémoire du martyre cathare.

Vers la fin du XIIIe siècle, et jusqu'au XVe siècle, le château devient une forteresse royale appartenant à la famille de Lévis. De plan pentagonal, le château actuel épouse le contour de la plate-forme du sommet du pog. On y accède par une porte au sud. Autour de la cour intérieure divers bâtiments (logis, annexes) étaient adossés au rempart. Autrefois une porte au premier étage du donjon permettait d'y accéder à partir du rempart. Un escalier intérieur menait à la salle basse, réservée à la défense et à l'entrepôt de vivres. Aujourd'hui on atteint la salle basse en contournant l'enceinte par la porte nord et par une brèche qui donne sur l'ancienne citerne. Deux meurtrières de la salle reçoivent le soleil du soistice d'été de telle sorte que la lumière ressorte par les deux meurtrières qui leur font face.

En pénétrant dans la forteresse, on se sent protégé par les hautes murailles mais aussi, peut-être, comme les parfaits cathares du XIIIe siècle, un peu coupé du monde, confié dans un réduit de pureté et de perfection, retranché dans ce qui est devenu le symbole du sacrifice consenti, voire souhaité, face à l'incompréhension des puissants et des forts.

Abandonné à partir du XVIe siècle, le château connaîtra une longue période d'oubli qui ne sera interrompue qu'à la fin du XIXe siècle. Sous la plume de plusieurs écrivains et historiens, la tragédie de Montségur sera alors véritablement sortie de l'oubli pour magnifier le sacrifice de ces cathares qui n'ont pas voulu abjurer leur foi et défier ainsi l'autorité du roi de France et du pape.

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