Je sais que je ne sais rien

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Bonjour à tous !

Aujourd'hui nous allons aborder une célèbre formule, qui luit dans toute l'histoire de la philosophie occidentale tel le phare solitaire éclairant la mer infinie : "ce que je sais, c'est que je ne sais rien", prononcée par Socrate.

Notre ami Socrate, proclamé par l'oracle "le plus sage des sages", ne manquerait-il pas de raison à dire qu'il ne sait rien ? Le sage serait-il devenu fou ? La folie serait-elle devenue la quintessence de la sagesse, son point d’acmé ?

Socrate dresse à travers cette cinglante remarque le caractère fragile de notre savoir. La vanité voudrait nous persuader à nous-même que plus on sait, plus on peut, un peu comme à la manière d'un Michel Foucault : savoir, c'est pouvoir. Ici l'ambiance est différente, radicalement opposée même.

Socrate rappelle à ses disciples qu'être humble, c’est être lucide. On sait combien la démesure, l’hubris en grec, est considérée comme le vice le plus violent qui soit. Être humble, c'est s'accorder à notre condition humaine et sa réalité moins glorieuse que celle que les vaniteux affichent : celle où la connaissance se manque toujours à elle-même, où plus on croit savoir, plus le savoir se dérobe, sans possibilité de rapprochement et d'ascension.

Avec cette leçon de sagesse vertigineuse, Socrate délivre peut-être ici la leçon la plus décisive de toute l'histoire de la philosophie. Elle sera reprise par un nombre incalculable d'élèves et de descendants parmi lesquels l'école grecque des Sceptiques, Montaigne, Descartes etc.

C'est avec plaisir que je vous convie à cette leçon, encore (trop) actuelle aujourd'hui à l'heure où les certitudes des complots, des vulgates culturelles et religieuses s'autoproclament sagesse de demain.

Bonne écoute, et à bientôt !

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