Kant et le Mal Radical

0:00:00​​​ • Introduction
0:01:35 • Qu'est-ce que le mal radical ?
0:02:59​​​ • Le mal radical est-il une réalité ?
0:03:49​​​ • Comment expliquer le mal radical ?
0:06:36​ • Le mal radical et le péché originel
0:07:36​​​ • Remarques
0:10:14​​​ • Conclusion

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Vous avez peut-être déjà entendu parlé des critiques de Kant contre les arguments classiques en faveur de l’existence de Dieu dans la Critique de la raison pure (1781). Vous avez peut-être également entendu parlé de son propre argument moral formulé dans la Critique de la raison pratique (1788) : Kant y affirme que si nous espérons atteindre la perfection morale et que les justes soient bienheureux, ce qui n’arrive pas en cette vie, nous devons postuler l’immoralité de l’âme et l’existence de Dieu.

Il y a un troisième livre qui est beaucoup moins connu, mais dans lequel Kant prolonge ses réflexions sur la religion : c’est La religion dans les limites de la simple raison (1794). Kant y analyse la compatibilité entre la religion naturelle et le christianisme. Il y passe en revue le péché originel, le Christ, l’Église et le culte.

Dans cette émission je vais m’attarder sur ce que Kant appelle le mal radical et qui structure toute sa réflexion sur la religion. Kant affirme l’existence d’un mal radical en l’homme et il estime que le mythe du péché originel en est une représentation suggestive. C’est une idée qui a choqué ses contemporains, parce qu’à l’époque des Lumières la tendance était plutôt de penser que l’homme est fondamentalement bon. Mais comme nous allons le voir, Kant avait un jugement beaucoup moins positif sur l’homme.