Tchaïkovski : Symphonie n°6 "Pathétique" (Philharmonique de Radio France / Mikko Franck)

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L'Orchestre Philharmonique de Radio France interprète la Symphonie n°6 "Pathétique" de Tchaïkovski sous la direction de Mikko Franck. Extrait du concert enregistré le 15 septembre 2023 à l'Auditorium de la Maison de la Radio et de la Musique.

Les six symphonies de Tchaïkovski peuvent aisément se répartir en deux ensembles. Les trois premières, plus variées d’atmosphère et d’inspiration, sont encore des œuvres de relative jeunesse et d’insouciance créatrice. À partir de la Quatrième, Tchaïkovski exprime ses obsessions : l’angoisse métaphysique le ronge ; la vraie-fausse symphonie Manfred (1885) participe de la même sensibilité. Sans trop solliciter l’anecdote, on peut noter que la Quatrième Symphonie est entreprise en mai 1877, au moment où Antonina Ivanovna Milioukova, une des étudiantes de Tchaïkovski, persuade celui-ci de l’épouser ; mauvaise bonne nouvelle qui intervient alors que le compositeur, homosexuel notoire mais honteux, essaye de donner à la société de son temps tous les gages de la respectabilité.

Cette année 1877, enfin, est celle qui voit Tchaïkovski commencer d’entretenir une correspondance passionnée avec la lointaine et protectrice Nadejda von Meck, liaison singulière qui durera quatorze années. C’est à elle, femme idéale, compréhensive et adorée, qu’il parlera le plus volontiers du fatum, « cette force fatidique qui empêche l’aspiration au bonheur d’aboutir, qui veille jalousement à ce que notre félicité ne soit jamais parfaite, qui reste suspendue au-dessus de notre tête comme une épée de Damoclès et perpétuellement verse le poison dans notre âme ».

Plus de dix années séparent la composition de la Quatrième et celle de la Cinquième Symphonie ; cinq ans sépareront celle-ci de la Sixième. Entre-temps, Tchaïkovski n’a rien résolu ; il est toujours habité par les mêmes hantises contradictoires, malgré l’échec de son mariage qui a dissipé toutes les illusions et tous les mensonges. Il avoue même à sa protectrice : « Il me semble que je n’ai plus la facilité d’autrefois. » Le destin n’est pas pour autant chez Tchaïkovski un procédé dramatique facile mais un sentiment cruellement éprouvé. Annoncé par des fanfares éclatantes et menaçantes dans la Quatrième Symphonie, il est exprimé d’une manière plus malléable et plus insidieuse dans la Cinquième, qui aboutira au délitement sentimental de la Sixième, très opportunément baptisée « Pathétique » et composée en 1893.Cette dernière symphonie est aussi le chant du cygne de Tchaïkovski. Pleine d’effusion et de pathos, cette symphonie est cependant moins démonstrative que la Cinquième. Elle est portée par une sincérité poignante et par une volonté de renouveler le genre, qui font sa grandeur.

« Du point de vue de la forme il y aura beaucoup de choses nouvelles, le finale notamment ne sera plus un bruyant allegro, mais un adagio », prévient Tchaïkovski. Le premier mouvement fait alterner les clameurs et les confessions, les éclats et les périodes d’abattement. À un premier thème exposé par le basson, sur lequel s’appuiera le début de l’Allegro, répond un motif plus lyrique, qui va nourrir tout le développement avec, au détour d’un grand moment d’angoisse, la citation d’une phrase du Requiem orthodoxe (« Qu’il repose avec les saints »). Le deuxième mouvement est indiqué « con grazia » : c’est en effet un morceau d’une grâce ineffable, valse à cinq temps à la fois mélancolique et irrésistible.

Au milieu, une séquence attristée, avec des timbales funèbres et comme la présence furtive d’un héros qui bat lentement en retraite, rend la musique encore plus étreignante.

Contraste soudain avec le prodigieux scherzo, conçu comme une marche qui avance sans répit, dans un crépitement instrumental inquiétant. Longtemps contenue dans la nuance piano, la marche trouve à la fin son éclat dans une manière de triomphe de la volonté prête à basculer dans la folie. Le dernier mouvement justifierait à lui seul l’intitulé de la symphonie. C’est un chant d’adieu tantôt éploré, tantôt à la recherche d’une phrase consolatrice, qui bien sûr progresse avec une tension croissante, et se termine sur un choral de cuivres qu’on a pu analyser comme un requiem intime.

On précisera que le sous-titre de la symphonie, « Pathétique », n’est pas dû à l’initiative d’un éditeur zélé ou avide de spectaculaire, mais à Modest, le frère du compositeur : ce dernier l’accepta sans réserve.

#Tchaïkovski #Pathetique #Mikko Franck

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