MATSUO BASHŌ (1644-1694) – Une vie, une œuvre [2005]

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Par Françoise Estèbe et François Caunac.
Émission diffusée sur France Culture le 19.06.2005.

Furu ike ya --------------------- « Ah ! le vieil étang
Kawazu tobikomu --------- Une grenouille plonge
Mizu no oto ------------------- Le bruit de l'eau »

« Le haïku fait envie : combien de lecteurs occidentaux n'ont pas rêvé de se promener dans la vie, un carnet à la main, notant ici et là des "impressions" dont la brièveté garantirait la perfection, dont la simplicité attesterait la profondeur » écrivait Barthes en 1970 ("L'Empire des signes").
Et effectivement, le haïku a fait école : on ne compte plus les lecteurs occidentaux qui se sont faits eux-mêmes écrivains de haïku. Mais sous son apparente simplicité de forme brève (trois vers de 5/7/5 mesures), telle qu'elle est pratiquée au Japon depuis la fin du XVe siècle, ce genre poétique est d'une grande complexité thématique et formelle, et déjà très codifié lorsque Matsuo Bashō (1644-1694) en devient le maître reconnu. Dans les années 1680, il s'installe dans son " ermitage au bananier ", construit pour lui par ses disciples près d'Edo, adopte son pseudonyme définitif (bashō veut dire "bananier") et décide de " faire du haïkaï sa vie " (le terme " haïku " date du XIXe siècle). Les recueils publiés alors le consacrent comme maître d'une nouvelle école, connue sous le nom de " Shômon ", école de Bashô. Ce sont des œuvres collectives, réalisées lors de séances de haïkaï (soigneusement triés et revus pour l'édition) dans lesquelles les participants se répondent d'un verset à l'autre. Car le haïkaï, loin d'être un élément isolé, appartient à une continuité ; et dans les journaux de voyage de Bashō, seules œuvres qui soient signées uniquement de son nom, les poèmes sont toujours environnés d'une prose qui prépare le lecteur à leur réception. Peu à peu, et notamment au cours de ses voyages, entrepris les dix dernières années de sa vie, Bashō affinera sa théorie de " l'invariant et du fluant ", qui, alliée à une recherche de légèreté, une simplification du vocabulaire et une acuité à l'instant présent, fera de lui cette voix particulière dans laquelle se reconnaissent les lecteurs d'aujourd'hui.

Intervenants :
- Hervé Collet, éditeur de "A Kyoto rêvant de Kyoto" (éd. Moundarren),
- Alain Kerven, auteur de "Bashô et le haïku" (éd. Bertrand-Lacoste),
- Dominique Palme, traductrice de poètes et romanciers japonais
- Daniel Struve, chargé de cours à Paris VII, spécialiste de l'époque
d'Edo.

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