Les Chemins de la philosophie
Émission diffusée le 12.04.2017
Par Adèle Van Reeth.
Dès les premiers textes de l'internationale situationniste, jusque dans ses derniers textes, Guy Debord s'est intéressé à la guerre : non pas pour justifier les conflits armés absurdes de son temps mais pour détourner les théories militaires, et en faire un jeu.
Ne pourrait-on pas imaginer que toute la vie est prise dans des rapports de force et des relations stratégiques ?
Dès les premiers textes de l'internationale situationniste, jusque dans ses derniers textes, Guy Debord s'est intéressé à la guerre : non pas pour justifier les conflits armés absurdes de son temps mais pour détourner les théories militaires, et en faire un jeu. Le jeu de la guerre est finalement une représentation de la vie toute entière, qu'il faut considérer comme un jeu aux règles stratégiques.
Emmanuel Guy nous invite au cours de cette émission à comprendre que la stratégie est une manière de penser la théorie à l'intérieur même d'une pratique, et que cette pratique n'est pas autre chose que notre vie ordinaire.
Textes:
Guy Debord, Panégyrique, tome premier, in Œuvres, Gallimard, Quarto, 2006, p. 1679
« Je me suis beaucoup intéressé à la guerre, aux théoriciens de la stratégie, mais aussi aux souvenirs des batailles, ou de tant d’autres déchirements que l’histoire mentionne, remous de la surface du fleuve où s’écoule le temps. Je n’ignore pas que la guerre est le domaine du danger et de la déception ; plus même peut-être que les autres côtés de la vie. Cette considération n’a pourtant pas diminué l’attirance que j’ai ressentie pour ce côté-là.
J’ai donc étudié la logique de la guerre. J’ai d’ailleurs réussi, il y a déjà longtemps, à faire apparaître l’essentiel de ses mouvements sur un échiquier assez simple : les forces qui s’affrontent, et les nécessités contradictoires qui s’imposent aux opérations de chacun des deux partis. J’ai joué à ce jeu et, dans la conduite souvent difficile de ma vie, j’en ai utilisé quelques enseignements – pour cette vie, j’avais aussi fixé moi-même une règle du jeu ; et je l’ai suivie. Les surprises de ce Kriegspiel paraissent inépuisables ; et c’est peut-être la seule de mes œuvres, je le crains, à laquelle on osera reconnaître quelque valeur. Sur la question de savoir si j’ai fait bon usage de tels enseignements, je laisserai d’autres conclure. »
Guy Debord, « Projet pour un labyrinthe éducatif », 8 décembre 1956, in Œuvres, Gallimard, Quarto, 2006, p. 284.
-"Lettre de Guy Debord à Gil J Wolman de 1952 publié dans Lire Debord, coordonné par Emmanuel Guy et Laurence Bras, 2016."cette référence ne correspond pas, il me semble à un texte lu. En tout cas, elle ne me semble pas figurer dans l'ouvrage que j'ai co-dirigé avec Laurence Le Bras
Guy Debord, « Notes sur le poker » in Œuvres, Gallimard, Quarto, 2006, pp. 1790-1791.
Extraits :
Barry Lyndon, Kubrick, 1976
La Guerre des boutons, Yann Samuell, 2011
Références musicales:
Poker, Charles Aznavour
Barricades mystérieuses, Couperin
Intervenant :
Emmanuel Guy : historien de l'art
Bibliographie :
Laurence Le Bras : Guy Debord. Un art de la guerre, Gallimard / BNF, 2013
La fabrique du cinéma de Guy Debord, Acte Sud, 2013
Lire Debord : avec des notes inédites de Guy Debord, l'Echappée , 2016.
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